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Le décryptage éco. En se mariant avec Siemens, Alstom va-t-il perdre son ùme ?

L'Allemand Siemens et le Français Alstom doivent annoncer leur alliance. Pourquoi ce rapprochement ? Le dĂ©cryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet (L'Opinion)
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Alstom Ă  Levallois-Perret. (PATRICK KOVARIK / AFP)

Les deux champions du secteur ferroviaire, la compagnie allemande Siemens et le groupe Français Alstom, doivent annoncer leur mariage mardi 26 septembre. On avait plutĂŽt l’habitude de voir Siemens et Alstom se disputer des contrats, des appels d’offres, ce sont des concurrents de toujours. Et voilĂ  qu’ils se marient. L’objectif est de crĂ©er un champion europĂ©en du rail europĂ©en, qui soit plus fort, dans les trains, les mĂ©tros, les tramways, notamment pour concurrencer le groupe chinois CRRC un gĂ©ant dans le domaine. Le nouvel ensemble devrait reprĂ©senter 15 milliards d'euros de chiffre d'affaires et prĂšs de 60 000 salariĂ©s.

Siemens en position de force

Est-ce que ça ne signe pas une perte de pouvoir pour Alstom ? Sur le papier, on nous dit que non, que ce rapprochement sera Ă©quilibrĂ©, entre deux entreprises de tailles Ă©quivalente. Pour rassurer, on dit que Siemens accepterait mĂȘme que le siĂšge du groupe soit en France et que le premier PDG sera sans doute le français Henri Poupart-Lafarge, le patron d’Alstom.

Mais que valent ces garanties dans un nouvel ensemble, oĂč la majoritĂ© du capital reviendra bel et bien au seul Siemens, oĂč il aura le dernier mot pour gouverner ? Et il y a un vrai risque qu’à l’avenir, Alstom passe sous pavillon allemand.

Le précédent Airbus

Il y a un prĂ©cĂ©dent, Airbus, pour laquelle l'alliance s'est plutĂŽt bien passĂ©e. Et c’est ainsi que l’opĂ©ration est prĂ©sentĂ©e, comme la crĂ©ation d’un Airbus du rail. Sauf que ce n’est pas tout Ă  fait la mĂȘme chose. Lorsqu'Airbus Group a Ă©tĂ© constituĂ©, il y avait une rigoureuse paritĂ© entre les deux principaux actionnaires, français et allemand. Une paritĂ© que les gouvernements ont toujours veillĂ© Ă  garder.

Dans le cas de Siemens et d’Alstom, pour bĂątir un Airbus du ferroviaire, la seule maniĂšre de faire serait que l'Etat français devienne actionnaire de poids du nouvel ensemble, aux cĂŽtĂ©s de Siemens. Or, mĂȘme s’il soutient la fusion, ce n’est pas ce que le gouvernement français s’apprĂȘte Ă  faire. On attend les dĂ©tails du contrat de mariage, mais on s’achemine plutĂŽt vers un Airbus allemand.

Le chiffre du jour. 6% : c’est l’augmentation du nombre d’entrĂ©es Ă  des spectacles de musiques actuelles, l’annĂ©e derniĂšre. Cela reprĂ©sente 27 millions de spectateurs qui sont allĂ©s Ă  des concerts ou des festivals. C’est ce que rĂ©vĂšle un rapport du Centre de la chanson, de la variĂ©tĂ© et du jazz, Preuve que malgrĂ© le risque terroriste, les Français n’ont pas boudĂ© les salles de spectacles !

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