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Le décryptage éco. Emploi : l'année 2021 s'annonce très sombre pour le recrutement des cadres

2021, promet d’être une année noire pour les recrutements. Les effectifs dans le privé pourraient reculer, du jamais vu depuis 1993. Le décryptage éco de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
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Temps de lecture : 2min
Un entretien lors du salon Economia à Montbélliard en mai 2013 (LIONEL VADAM / MAXPPP)

Les prévisions de l’Association pour l’emploi des cadres sont sombres : en 2021, les embauches risquent de ne pas compenser les départs en retraite, alors qu’il y a un an, à la même époque, l’Apec pariait sur 300 000 recrutements pour 2020. On parlait alors de plein emploi. Hélas, ces estimations ne sont pas une surprise puisque la pandémie s’installe, les entreprises ont peu de visibilité, les plans sociaux se multiplient : Michelin, Danone, Accor, Sodexo, Sanofi pour ne citer qu’eux. 

Ce 1er trimestre 2021, à peine 11% des entreprises prévoient de recruter au moins un cadre. Les plus fragiles, les très petites entreprises (TPE), ne sont que 6% à l’envisager, contre 17% pour les petites et moyennes entreprises (PME) et 52% pour les grands groupes. Cela pose un problème car c’est plutôt dans les petites structures, qui composent 90% de notre tissu économique, que se situe habituellement le vivier d’emplois, le réservoir de postes à pourvoir. 

Seulement une entreprise sur dix envisage de recruter

Certains profils peuvent tout de même tirer leur épingle du jeu, comme les métiers de l'informatique, qui représentent 20% des intentions d'embauches. C'était déjà le cas avant la crise, mais la tendance s’est encore renforcée avec l’envolée du numérique, du e-commerce, et de l’intelligence artificielle. Les commerciaux et les spécialistes de la recherche et du développement ont aussi leurs chances.

En revanche, comme souvent pendant les crises, les seniors sont les plus exposés aux difficultés de recrutement, car ils coûtent cher aux yeux des employeurs, et ils sont de toute façon souvent les premiers sur la liste des plans de départs volontaires. Pour les jeunes, le recrutement s'annonce encore plus compliqué que d'habitude, car les entreprises veulent une main-d’œuvre opérationnelle tout de suite.

Enfin, l’Apec note que cette crise amène de nombreux cadres à s’interroger sur leur avenir et à se préparer à d’éventuelles reconversions, des changements de vie, à devoir rebondir. La plupart disent vouloir rester une partie du temps en télétravail même après la crise, ils veulent aussi mieux articuler la vie personnelle et professionnelle. Un cadre sur trois a envie de s’installer dans une autre région ; et en Île-de-France, c’est même plus de quatre sur dix.

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