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Le décryptage éco. EDF dans la tourmente après la découverte de défauts sur ses réacteurs

C’est la descente aux enfers pour EDF. Après les problèmes de l’EPR de Flamanville, mais aussi le projet de réforme de l’entreprise, l’électricien français a annoncé des défauts de soudure sur ses réacteurs nucléaires. Le décryptage éco de Fanny Guinochet (L'Opinion).

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le siège d'EDF à Paris, le 15 février 2019 (ALEXIS SCIARD  / MAXPPP)

C’est la loi des séries : EDF a signalé des irrégularités de fabrication sur des générateurs de vapeur qui proviendraient de pièces fournies par Framatome, l’ex-Areva. L’industriel ne les aurait pas construites correctement. Cette malfaçon concernerait des matériels en service mais aussi des matériels neufs pas encore installés. Une enquête est ouverte. Même si tout le parc de centrales n’est visiblement pas concerné, c’est fâcheux !

Forte chute du titre en Bourse

Outre la sécurité, ces incidents ont des conséquences économiques importantes. Il n’y a qu’à voir la chute du cours de Bourse hier pour en mesurer l’impact : le titre EDF a perdu 6,77% à la clôture, soit l'une des plus fortes baisses du CAC. De quoi affecter la crédibilité du groupe, qui a déjà été très éprouvée par les retards du chantier cauchemardesque du réacteur nouvelle génération EPR de Flamanville, dans la Manche. Pour rappel, l’EPR devait être lancé en 2012, mais il ne démarrera pas avant la fin de 2022 en raison, là encore, de soudures défectueuses.

EDF bientôt scindée en deux ?

Ces incidents arrivent à un moment clef pour EDF. L'entreprise, dont l’Etat est actionnaire à plus de 83%, va être profondément réformée dans les prochains mois. On parle du projet "Hercule", dans lequel le gouvernement envisage de séparer en deux l’entreprise : avec d’un côté toute la production nucléaire, très sensible, qui resterait dans le giron de l’Etat ; et de l’autre côté l’ouverture du capital à des investisseurs extérieurs, d'autres activités, c’est-à-dire la distribution, la commercialisation, ou encore les énergies renouvelables.
Mais cette scission est un processus lourd et réglementaire : après le vote aujourd’hui de la loi Énergie Climat, la France va notifier son projet à la Commission européenne.  

Vers une hausse des tarifs ?

L’opération pourrait entraîner une hausse des tarifs d’électricité car à cette occasion, EDF va certainement chercher à relever ses prix, qu’elle juge trop bas actuellement. La fixation de ces tarifs répond à des exigences de l’Etat, mais aussi de la commission européenne. À coup sûr EDF va chercher à les renégocier. Si la société y parvient, ce sera bien pour ses finances. N’oublions pas que les comptes d’EDF sont plombés par une dette de 37 milliards d’euros. Mais ce serait une moins bonne nouvelle pour tous ses abonnés. 

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