Cet article date de plus de cinq ans.

Le décryptage éco. Dans les hôpitaux les salaires ont très peu augmenté

Les personnels se battent pour plus de moyens et notamment pour de meilleures rémunérations. Une étude de l’Insee se penche justement sur leurs salaires. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Opinion").

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le couloir soins intensifs et cardiologie du CHU Gabriel-Montpied à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). (GÉRALDINE MARCON / FRANCE-BLEU PAYS D’AUVERGNE / RADIO FRANCE)

De fortes disparités existent dans les salaires des personnels hospitaliers. Une étude de l'Insee porte sur 2017, et elle montre une légère augmentation des salaires dans la fonction publique hospitalière. Les agents ont gagné 1,3% de plus qu’en 2016. Mais c’est sur le papier, parce qu’une fois l’inflation prise en compte, la progression se réduit à 0,3%. Surtout, c’est moins que dans les autres fonctions publiques, d'État ou territoriale, où les hausses de salaires dépassaient les 1%.

Selon l’Insee, les personnels des hôpitaux et des établissements médicaux sociaux publics gagnent en moyenne 2 288 euros net par mois pour un temps plein en comprenant les primes. Comme toujours, c’est une moyenne faite sur 1,2 million personnes qui masque de gros écarts.  

Des écarts suivant les professions

Sans surprise, les médecins et les professeurs sont en haut de la grille avec 5 500 euros net par mois, alors que les agents de la catégorie C, c’est à dire les aides-soignants, eux, doivent se contenter de 1 800 euros en moyenne, soit 3 700 euros de différence. Même si ce sont surtout ces bas salaires qui en 2017 ont profité des augmentations, les médecins et des cadres ont plutôt vu leur rémunération stagner.

Autre grande disparité relevée par l’Insee : les femmes gagnent en moyenne 20% de moins que les hommes. C’est le même niveau de différence d’ailleurs que dans le privé et cela s’explique surtout parce que les femmes occupent des postes peu qualifiés, et plus précaires Par exemple : près de 90% des aides-soignants sont des femmes, alors qu’elles représentent seulement la moitié des médecins. En tout cas, ces éléments nourrissent la colère  

Un coup de pouce du gouvernement ?

Face à la contestation, Agnès Buzyn a reconnu la semaine dernière, un problème de rémunération des personnels. La ministre de la Santé a promis de faire bientôt des annonces pour rendre l’hôpital plus attractif. Elle veut notamment travailler sur les débuts de carrière des infirmiers et aides-soignantes mais on n'en sait pas plus. En attendant, les agents ont prévu une grande manifestation à Paris le 14 novembre prochain, histoire de maintenir la pression sur le gouvernement.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.