Cet article date de plus de six ans.

Le décryptage éco. Consultation citoyenne au sujet de la réforme des retraites

La prochaine grande réforme à venir est en marche : le gouvernement invite les Français à se prononcer dans une grande "consultation citoyenne" sur Internet, jusqu’en octobre. Il y aura aussi des ateliers participatifs un peu partout dans l’Hexagone pour parler de l’avenir du système de retraites. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet (L'Opinion)
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Jean-Paul Delevoye, le haut commissaire à la réforme des retraites. (ERIC FEFERBERG / AFP)

Le gouvernement lance jeudi 31 mai une grande consultation auprès des Français sur la réforme des retraites. Après avoir échangé avec les syndicats, il invite les Français à se prononcer dans une grande "consultation citoyenne" sur Internet, jusqu’en octobre. Des ateliers participatifs seront par ailleurs organisés un peu partout dans l’Hexagone pour parler de l’avenir du système de retraites. 

Emmanuel Macron a promis – c’était un engagement de campagne – de créer un système universel, qui soit le même pour tous, dans lequel un euro cotisé donnerait les mêmes droits. Dans une interview au Parisien, le "monsieur retraite" du gouvernement, le haut commissaire Jean-Paul Delevoye donne quelques pistes : votre revenu donnera bien droit à un certains nombre de points, les mêmes que vous soyez fonctionnaire, indépendant ou salariés. "L’objectif, dit Jean-Paul Delevoye, c’est qu’à carrière identique, revenu identique, la retraite soit identique." 
Du coup, l’idée est d’effacer la quarantaine de régimes spéciaux français.

Deux nouveautés

On trouvera deux nouveautés. Le gouvernement envisage ainsi d’enlever la durée de cotisation, aujourd’hui pour pouvoir partir à la retraite, vous devez avoir travaillé un certain nombres de trimestres, grosso modo 42 ans. Par ailleurs, et c'est la principale information, il envisage en revanche de garder le curseur de l’âge de départ actuel, qui est de 62 ans. C’est évidemment pour éviter de trop nombreux départs anticipés, qui pèseraient alors sur les comptes du régime. Le gouvernement a en tête cette récente étude du ministère du Travail qui montre que les Français sont de plus en plus nombreux à partir à la retraite avant l'âge légal : les départs précoces ont bondi de plus 10% en 2016. Ce sont surtout des gens qui ont pu partir parce qu’ils avaient commencé à travailler jeunes, dans le cadre des carrières longues

Derrière, un enjeu financier  

Les comptes du régime des retraites du privé allaient un peu mieux ces dernières années, sous l’effet notamment de la croissance, mais les projections montrent que le déficit du régime général pour le privé va se creuser, pour atteindre au moins trois milliards d'euros en 2021. Les experts n’anticipent pas de sortie du rouge avant 2037. Cela tient essentiellement à la baisse constante de la part des actifs par rapport aux retraités – on en compte aujourd’hui 17 millions – et avec le vieillissement de la population, ce nombre augmentera encore.

Côté financement, on apprend aussi dans cette interview, et c’est une première, que le gouvernement n’exclut pas un peu de capitalisation, c’est à dire un peu d’épargne individuellement, notamment pour les plus gros salaires : "La question se pose pour les plus gros salaires qui excéderaient un certain plafond (au-dessus de 120 000 euros de revenus, 160 0000 euros, ou plus)" dit Jean-Paul Delevoye

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.