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Le décryptage éco. Conforama dans la tourmente

Conforama prévoit de supprimer 1 900 postes en France et de fermer une quarantaine de magasins. Comment le numéro trois français du meuble en est-il arrivé là ? Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Opinion").

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le magasin Conforama de Valence (Drôme). Photo d'illustration. (ALEXANDRE BERTHAUD / FRANCE BLEU DRÔME-ARDÈCHE / RADIO FRANCE)

1 900 postes en France vont être supprimés chez Conforama et une quarantaine de magasins vont être fermés. Selon la CGT et FO, un plan détaillé de restructuration doit être présenté mardi 2 juillet aux syndicats. Ce n’est pas vraiment une surprise : la rumeur d’un vaste plan social courrait depuis plusieurs mois, même si en mars dernier, quand les syndicats avaient fait part de leurs inquiétudes, la direction avait écarté cette hypothèse.

On savait que l’enseigne de meubles, de décoration et d’électroménager était dans le rouge. Conforama, comme d’autres groupes de distribution, est à la fin d’un modèle. Les grandes surfaces ont du mal à résister à la puissance du e-commerce, mais aussi à la concurrence de marques comme Ikea, qui investissent les centres-villes. Résultat : les ventes de Conforama ont reculé de 4% l’année dernière en France et même si le chiffre d'affaires était à 3,5 milliards d'euros, il est en recul de plus de 2%.

La maison mère empêtrée dans un scandale financier

En plus de ses ventes qui baissent, Conforama est surtout dans la tourmente à cause des problèmes de sa maison mère : la société sud-africaine Steinhoff est engluée depuis 2017 dans un scandale financier. Un "trou" de plus six milliards d’euros a été découvert dans ses comptes. Très endettée, Steinhoff a réussi à trouver au printemps dernier un accord avec ses créanciers, pour un plan de refinancement de 316 millions d'euros dont 200 millions environ devaient être utilisés pour la poursuite de l'activité. L’objectif était de remettre le groupe à flot.  

Ce plan de refinancement n’a pas suffi à sauver Conforama. Il devait pourtant permettre de rembourser une partie de la dette du groupe et redonner ainsi de la trésorerie à l’enseigne. Il devait aussi financer les restructurations des magasins déficitaires. L’option consistant à rechercher un repreneur était aussi à sur la table. Un nom avait même été évoqué, celui de But, le concurrent. Bref, les syndicats espéraient que le numéro trois des ventes de meubles en France évite la casse sociale.   

20% des effectifs supprimés en France

Malheureusement, ils n’échappent pas à une restructuration. Le plan social prévu promet d’être massif la marque a prévu de fermer une quarantaine de magasins : 32 Conforama, dont huit en Île-de-France, mais aussi une dizaine de boutiques de Maison Dépôt qui font partie du groupe. Au total, cela représente 1 900 suppressions de postes dans l’Hexagone, c’est à dire 20% des effectifs de Conforama en France. Les premiers départs devraient se faire en début d’année prochaine.

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