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Le décryptage éco. Comment sont dépensés 1 000 euros d'argent public ?

Dans le cadre du grand débat, le gouvernement a préparé des fiches très didactiques : celle sur la dépense publique est éclairante. Le décryptage éco de Fanny guinochet ("L'Opinion"). 

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Le ministère de l'Economie et des Finances à Paris. (LAURENT HUET / AFP)

C’est un tableau tout simple édité par Bercy qui montre où va le fameux "pognon de dingues", pour reprendre l’expression du Président. Prenons 1 000 euros d’argent public. Savez-vous ce que l’on fait avec ces 1 000 euros ? À quoi sont-ils utilisés ?

Le premier poste de dépense, ce sont les retraites : 268 euros sur 1 000 servent à payer les pensions des 16 millions de retraités. Juste après vient l’assurance maladie : 191 euros sont affectés aux remboursements de soins, aux hôpitaux, aux urgences. Puis l’éducation (les écoles, le paiement des salaires des professeurs, etc) représente 96 euros. La recherche, elle, c’est 23 euros sur les 1000. 

Les retraites, première dépense de l'État ; la justice, une des dernières

Tout en bas du tableau, on découvre la justice dont le budget a pourtant été augmenté cette année. C’est seulement quatre euros sur les 1 000. Ce qui peut expliquer sans doute le mécontentement de nombreux avocats et magistrats.

La défense s’en sort mieux, avec 31 euros affectés aux armées. Les services régaliens – la justice, la sécurité et la police –  représentent dix fois moins en dépense que la protection sociale c’est-à-dire : la retraite, la maladie, le chômage, les aides aux logement, mais aussi les autres prestations comme le RSA ou la prime d’activité.
Tout cumulé, la protection sociale représente plus de la moitié de la dépense publique : c’est 575 euros sur les 1 000 euros. La France reste le pays riche qui accepte de mettre le plus d’argent collectivement pour prévenir ces risques et y faire face.    

La répartition envers les plus modestes

Ce sera une question posée dans le Grand débat mais la synthèse souligne que le niveau de vie des 20% des Français les plus modestes est augmenté de 75 % grâce à la redistribution. Dit autrement : grâce à notre système de redistribution de l’impôt et des aides, le revenu mensuel moyen des plus pauvres passe de 560 euros à 960 euros, soit 400 euros.

Huit millions de pauvres dans le pays

On apprend aussi que le financement de ces prestations repose en priorité sur le travail, "Ce qui pèse, dit la note, sur l’emploi et la compétitivité des entreprises, c’est-à-dire leur capacité à gagner des parts de marchés et de nouveaux clients". Même si par ailleurs les aides aux entreprises, c’est 53 euros sur 1 000 euros dépensés par l’Etat . 

La France a le taux de prélèvement obligatoire le plus élevé des pays riches

C’est 45 % du PIB, c’est-à-dire que 45% de ce que l’on produit est pris par les impôts et les cotisations. Instructif de voir aussi que l’argent pour le fonctionnement des administrations – les préfectures, les ambassades, etc – représente 66 euros sur les 1 000 euros. À un moment où le président interroge les citoyens sur quels services publics ils souhaitent supprimer et ceux qu’ils veulent garder, c’est utile.

Enfin, Bercy insiste aussi pour rappeler que  "La France est en déficit depuis 1974". Chaque année, l'administration dépense plus que ce qu'elle perçoit : pour 100 euros perçus, on en dépense 105. Et on continue de s’endetter puisque sur les 1 000 euros dépensés, la France en emprunte 50 et paie 37 euros d’intérêts de la dette. C’est plus parlant qu’un taux de déficit de 2,6% du PIB !

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