Le décryptage éco. Comment le secteur de l'habillement se réinvente-t-il ?
La consommation repart mais un secteur reste à la traîne : les ventes de vêtements ne retrouvent pas leur niveau d’avant la crise. Le décryptage éco de Fanny Guinochet.
Si croissance et consommation repartent, il se trouve un secteur qui peine encore à se remettre de la crise sanitaire du Covid-19. Selon l’Institut français de la mode, le secteur affiche encore 13% de ventes en moins par rapport à 2019. Et ce pour plusieurs raisons : cet été, le pass sanitaire obligatoire dans les centres commerciaux de plus de 20 000 m2 a réduit la fréquentation des boutiques, souvent installées dans ces zones commerciales. Dans ces galeries marchandes, vous trouvez souvent la plupart des enseignes Etam, Zara, Promod, Camaïeu, etc
Et puis, ces derniers mois, le télétravail a aussi beaucoup joué. Plus on télétravaille et moins on soigne sa tenue. On n’est pas tentés, en flânant sur le trajet bureau ou la pause déjeuner, par un achat coup de cœur.
Les jeunes se tournent vers l'occasion
Enfin, le neuf a moins la cote, notamment auprès des jeunes. Aspirations écologiques obligent, mais aussi pour faire des économies, ils se tournent de plus en plus vers des achats de seconde main, d’occasion. Résultat : déjà, en perte de vitesse avant la pandémie, le secteur de l’habillement a vu sa chute s’accélérer.
Et les marques doivent s’adapter : elles y sont obligées et nombreuses sont celles, par exemple, à proposer de reprendre vos vieux vêtements, contre des bons d’achats. C’est ce que fait H&M, C&A, Kiabi. Cela existait avant la crise, mais le phénomène prend de l’ampleur.
Pour répondre aux attentes des télétravailleurs, certaines, comme Camaïeu lancent des lignes de vêtements "Homewear", pour la maison, en jouant sur des tissus plus doux, des coupes moins raides, des modèles de chaussures plus confortables aussi. Finis les talons, le plat est plébiscité.
Les grandes marques misent beaucoup sur Internet
Avec le Covid-19, le shopping en ligne s’est vraiment installé : la mode et l’habillement arrivent d’ailleurs en tête des achats sur internet, note la Fevad, la Fédération e-commerce et vente à distance. Pour les enseignes, le e-commerce est souvent ce qui a permis de limiter les dégâts pendant la crise. Ainsi, par exemple, le géant Inditex, propriétaire de Zara est sorti du rouge grâce aux ventes en ligne qui ont progressé de 67 % au 1er trimestre dernier. De fait, toutes accélèrent leur développement sur le web et pour inciter à l’achat, elles travaillent de plus en plus avec les réseaux sociaux et des influenceurs.
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