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Le décryptage éco. Chute de Bourbon : quel avenir pour les parapétroliers français?

Bourbon va être repris par ses créanciers. Le groupe parapétrolier tombe aux mains de ses huit principales banques.

Article rédigé par franceinfo - Vincent Touraine
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Plaque Bourbon devant le site de Marseille. Photo d'illustration. (MAXPPP)

On les appelle les parapétroliers, ils sont dans l’ombre des géants du secteur et leur fournissent tous types de services. Parmi eux, il y a Bourbon, en grande difficulté aujourd’hui. Criblé de dettes, le groupe va être repris par ses créanciers. Il avait tout simplement vu trop grand.

Bourbon c’est un acteur de taille dans ce secteur des parapétroliers : le spécialiste français des services aux plateformes de forage exploite 500 navires et emploie 8 200 personnes à travers le monde. C’était pourtant une belle histoire : créé en 1948 à la Réunion, c’est au départ un producteur de sucre, qui ne cessera de se réinventer. Dans les années 2000, il prend le virage des services pétroliers. La période est faste, le baril de pétrole s’envole à plus de 100$, et le groupe investit massivement dans sa flotte de navires, sans se douter de la chute à venir des cours. En 2014, le marché se retourne, en moins de deux ans le prix du brut est divisé par trois, Bourbon se retrouve en surcapacité, son chiffre d’affaires s’effondre et sa dette explose au point d’atteindre 2,7 milliards d’euros. Beaucoup trop pour s’en sortir tout seul.

Bourbon va moderniser sa flotte

Ses nouveaux actionnaires, parmi lesquels BNP Paribas et Société Générale, vont déjà tirer un trait sur une partie de sa dette, et injecter de l’argent frais pour relancer la machine. La flotte de Bourbon va être modernisée, les navires les plus anciens vont être vendus, et son activité va se concentrer sur les services qui rapportent le plus. Le tout en tentant de préserver un maximum d’emplois .

Bourbon n’est pas le seul parapétrolier français en difficultés

Parmi ceux qui ont frôlé la faillite il y a Vallourec, le fabricant de tubes sans soudures pour forages pétroliers, dont on avait beaucoup parlé à propos de son usine de Saint-Saulve dans le Nord. Il y a aussi CGG, l’ex-Géophysique, spécialiste de l’exploration sismique, qui a dû s’adosser à des fonds d’investissement pour survivre. Au total, la filière parapatrolière française a perdu quelque 10 000 emplois ces dernières années. Son seul tort, c’est d’arriver en bout de chaîne : quand le pétrole décroche, les grands groupes comme Total freinent leurs investissements, et leurs prestataires que sont les parapétroliers voient leurs commandes chuter.

Les parapétroliers tricolores peuvent s’en sortir

Ils vont un peu mieux depuis que les géants du pétrole ont repris leurs campagnes d’exploration. Avec des cours du brut à plus de 60$ le baril, l’appétit revient. Depuis quelques mois, TechnipFMC, le leader du secteur, voit son carnet de commandes se garnir de nouveau. Le groupe français s’est d’ailleurs marié avec un texan, FMC, et il semble aller encore mieux à mesure qu’il devient américain ! L’Amérique, c’est le nouvel eldorado pour les parapétroliers grâce au pétrole de schiste, qui fait désormais des Etats-Unis le premier producteur mondial devant l’Arabie saoudite.

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