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Le décryptage éco. Airbus-Boeing : le feu vert de l'OMC à des sanctions américaines relance la guerre commerciale avec l'Europe

L’Organisation mondiale du commerce a donné son feu vert aux Etats-Unis pour taxer des produits européens, en représailles aux aides accordées à Airbus. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Opinion").

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une silhouette d'avion dans le ciel. (PICTURE ALLIANCE / PICTURE ALLIANCE)

C’est la suite d’un long feuilleton qui dure depuis près de 15 ans, un conflit entre Airbus et Boeing qui n’en finit pas. Les États-Unis reprochent à Airbus d’avoir bénéficié d’aides illégales de l’Europe, d’avoir touché des subventions illicites, ce qui aurait faussé la concurrence. L’OMC, le régulateur du commerce mondial a donc tranché, mercredi 2 octobre, et le couperet est tombé : les États-Unis pourront augmenter leurs droits de douanes sur les importations européennes. Ces sanctions tarifaires porteront sur 7,5 milliards de dollars de biens et services (7 milliards d'euros). C’est un record. Jamais depuis sa création, en 1995, l’OMC n’a imposé de telles sanctions commerciales.

Vin, gaufres, whisky et tournevis...

Le bureau américain du commerce a établi déjà la liste. Une liste à la Prévert de 150 produits. Les avions produits par Airbus vont connaître des prix majorés de 10%, ce qui va aggraver la compétitivité du groupe européen qui vend beaucoup à l’étranger. Mais aussi toutes sortes de produits. Plus 25% sur les vins, le fromage, le beurre français... En Allemagne, les outils industriels, les tournevis, les gaufres vont être touchés. En Angleterre, c'est le whisky, et le textile.

De quoi inquiéter et fragiliser encore un peu plus l’économie européenne. Ces nouvelles taxes ne seront pas mises en place avant le 18 octobre. Sans attendre, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie français, a plaidé pour une résolution à l'amiable et un compromis, en estimant que "des sanctions américaines seraient une erreur économique et politique". Donal Trump, lui, parle déjà de "grande victoire".

L’Europe pourrait répliquer

Bruxelles a prévenu : l'Union pourrait mettre elle aussi en place des contre-mesures contre les produits américains. Dans cette affaire, l’Europe reproche de son côté à Boeing d’avoir été soutenu par l’administration américaine, d’avoir pu développer ses avions dans le cadre d’un programme de défense américain. Bref, on est dans l'escalade. 

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