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Le décryptage éco. Air France : les syndicats remettent les gaz sur la question des salaires

Les syndicats d'Air France comptent sur le comité central d'entreprise, jeudi, pour reprendre leur bras de fer sur la question des salaires. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Opinion").

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet (L'Opinion)
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Publié
Temps de lecture : 3min
Le site d'Air France à Roissy-en-France (Val-d'Oise). (JACQUES DEMARTHON / AFP)

Les syndicats d’Air France doivent faire une déclaration importante, jeudi 30 août, qui  pourrait ressembler à un ultimatum. Les neuf organisations de la compagnie ont prévu de s’exprimer devant la direction, à l’occasion d’un comité central d’entreprise.

Forcément, il y a une inquiétude, car c’est cette même intersyndicale – qui regroupe la CGT, mais aussi le puissant syndicat de pilotes, le SNPL – qui a mené la longue grève perlée du printemps dernier. A priori, cette fois, il ne devrait pas y avoir d’annonce d’un nouveau débrayage, mais la menace plane. Si les syndicats ont renoncé – pour le moment – à déposer un préavis de grève, c’est parce qu’ils savent qu'il sera difficile de mobiliser de nouveau les 45 000 salariés de la compagnie. Une grève, ça coûte cher au porte-monnaie !

Le futur patron déjà sous pression

Les augmentations de salaire sont toujours au cœur des revendications. C’était déjà le motif de leur mouvement au printemps et cela n’a pas changé. Ils demandaient près de 6% de hausse de salaire pour tous les employés du groupe – et même 10 % pour les pilotes. Des revendications jugées impossibles pour la direction.

Il n’empêche, les organisations exigent toujours un rattrapage de 5,1% de salaire dans les plus brefs délais. 5,1% selon elles, c’est le minimum pour compenser l’inflation entre 2012-2017. Sans des signaux forts de la part de la direction, l’intersyndicale promet des actions. Sous quelle forme ? Ça reste à définir. Mais cela ressemble à un ultimatum.

Le remplaçant de Jean-Marc Janaillac devrait arriver d’ici la fin septembre. Benjamin Smith était numéro deux d'Air Canada et sa nomination a été annoncée à la mi-août et les syndicats ont fraichement accueilli la nouvelle, jugeant  "inconcevable" que "la compagnie Air France, française depuis 1933, tombe dans les mains d'un dirigeant étranger".

C’est sans compter sur le montant du salaire du dirigeant – plus de 4 millions d’euros – qui fait polémique. Benjamin Smith va avoir du fil à retordre avec l’intersyndicale mais s’il ne parvient pas à calmer le climat social, il ne pourra pas relever Air France.

Un groupe toujours fragile

Le groupe Air France KLM enregistre plutôt de bons résultats. Même s’il a encore des problèmes de compétitivité, le groupe profite de la forte demande mondiale du trafic aérien. Début août, Air France-KLM a d’ailleurs annoncé des résultats semestriels positifs, notamment grâce à la partie KLM. Car la facture des 15 jours de grève d’Air France – estimée à 335 millions d’euros de pertes – a plombé les comptes.

Le redressement de la compagnie n’est pas impossible mais c’est loin d’être gagné. Il y a le risque de conflit social,  mais pèse aussi le prix du carburant. Il a grimpé d'environ 35% par rapport à l'an passé !

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