Le décryptage éco. Air France : la méthode Ben Smith à l'épreuve des élections des représentants du personnel
Les 45 000 salariés ont jusqu'au 11 mars pour voter pour leurs représentants du personnel. Un premier test pour Ben Smith, à la tête de la compagnie depuis septembre. Le décryptage éco de Fanny Guinochet ("L'Opinion").
À Air France, les 45 000 salariés ont jusqu'au 11 mars pour voter pour leurs représentants du personnel. L'ocasion de faire un premier bilan pour le canadien Ben Smith, le patron de la compagnie aérienne.
Les 45 000 salariés d’Air France sont appelés à voter pour leurs représentants du personnel. C’est un vote important, le premier depuis que Ben Smith le nouveau patron de la compagnie a pris les manettes. Arrivé en septembre dernier chez Air France, il a plutôt réussi à ramener le calme, après une année 2018 marquée par les conflits sociaux. On se souvient des 15 jours de grève qui avaient coûté cher à la compagnie. Les syndicats demandaient des hausses de salaires de plus de 6%. Jean-Marc Janaillac l’ancien patron, n’avait pas voulu céder, mais il avait dû quitter son poste. En arrivant, le Canadien Ben Smith, lui, a finalement accepté des augmentations de 2% en 2018 et 2% en 2019
L’heure de vérité pour les syndicats
Est ce que la CFDT qui n’a pas soutenu la grève, va être sanctionnée ou encouragée ? Est-ce que le puissant syndicat des pilotes, le SNPL, en première ligne dans ce conflit, va garder 65% des suffrages chez pilotes ? Est-ce que la CGT qui avait déjà perdu du terrain en 2015, va en encore perdre ? Et l’Unsa continuer à en gagner ? Les salariés ont jusqu’au 11 mars pour voter. Mais ces élections sont aussi importantes parce qu’elles vont déterminer pour la première fois la répartition dans les CSE, ces nouvelles instances, crées par les ordonnances Macron, qui remplacent les anciens comités d’entreprise.
Jusque là, Ben Smith a plutôt marqué des points en interne. Encore récemment, en décidant d’abandonner Joon, la compagnie low cost qu’Air France avait lancé il y a un an à peine mais qui ne marchait pas très bien. Mais, tout n’est pas encore gagné. Air France - KLM cherche à retrouver du souffle. Le groupe est en plein repositionnement stratégique. Il bénéficie d’une hausse du trafic aérien et a franchi le seuil des 100 millions de passagers l’année dernière, mais l’environnement aérien est hyper concurrentiel.
Changements de gouvernance en vue dans l'alliance avec KLM
Il y a actuellement des tensions entre Air France et KLM. Un peu comme chez Renault et Nissan, d’ailleurs, la question du partage du pouvoir entre les deux entités se pose. KLM est plus petite qu’Air France, mais c’est elle qui fait l'essentiel des profits. Et les Hollandais ont l'impression d'une alliance déséquilibrée, au profit des Français d'Air France. Ben Smith veut unifier davantage les deux compagnies, revoir l’organisation interne, et notamment le management. Le directeur général de KLM, Pieter Elbers, dont le mandat arrive à échéance, est menacé. Mais il est soutenu par les employés néerlandais, ils ont d’ailleurs lancé une pétition en sa faveur qui a réuni 25 000 signatures sur 35 000 salariés, et ont manifesté en fin de semaine dernière.
Un conseil d'administration Air France-KLM est prévu justement ce mardi pour en parler.
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