Cet article date de plus de cinq ans.

Le décryptage éco. 50 millions d'euros pour soutenir l'automobile en France

Une bouée de secours pour l'industrie automobile française grâce à un "Monsieur relocalisation". Le décryptage de Fanny Guinochet (L'Express).

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Chaîne de montage à l'usine PSA de Mulhouse (Haut-Rhin). Photo d'illustration. (MAXPPP)

Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, vole au secours de la filière automobile. Il promet 50 millions d’euros. Du point de vue des constructeurs, c’est mieux que rien. Même si le montant est dérisoire au regard de l’ampleur des changements qu’ils vivent : entre la transition vers l'électrique, un conjoncture mondiale en plein retournement, des ventes de véhicules diesel qui s’effondrent, la filière auto s’attend à perdre 15 000 emplois en France, dès 2020.

Aide aux sous-traitants

Le plan de soutien va prendre la forme de deux fonds d’aides de 25 millions d'euros chacun. L’idée du gouvernement, c’est d’aider en priorité les sous-traitants, les équipementiers, les fournisseurs des grandes marques. Parce que pour eux, la saignée promet d’être terrible : on estime qu’un emploi supprimé chez un constructeur, c'est quasiment cinq emplois perdus chez les équipementiers. Pour aider ces entreprises, souvent petites, le gouvernement prévoit en plus la mise en place d’un  "Monsieur relocalisation".

Il est prévu qu'il fasse un tour de France, évalue comment garder le maximum de constructions dans l’hexagone. Mais, on ne voit pas trop comment il pourra enrayer le changement de modèle alors que PSA et Renault ont d’ores et déjà annoncé, par exemple, qu’ils allaient produire plusieurs modèles à l'étranger, En fait, ce "Monsieur relocalisation" va surtout identifier en amont les sociétés qui iront le plus mal demain et essayer de limiter la casse sociale.  

Peu de changement pour les automobilistes  

Le malus va être déplafonné pour les gros SUV. Jusqu’ici, les véhicules émettant plus de 173 grammes de CO2 par kilomètre payaient tous 12 500 euros de malus. À partir de 2020, plus la voiture achetée sera gourmande, plus vous payerez. Du coup, ceux qui ont les fameux SUV pourront payer bien plus que 12 500 euros et même jusqu'à 20 000 euros.

Selon Bruno Le Maire, cela ne concernera pas les modèles français : aucun constructeur tricolore ne construit ce type de grosse voiture… Cela va plutôt toucher des modèles allemands ou américains. Et c’est l’argent de ce malus qui abondera les 50 millions d'euros dans les fonds. Pour les écologistes, c’est un geste insuffisant. Mais la fiscalité écologique est une question sensible, on l'a vu l’année dernière lors de la crise des "gilets jaunes". Dans un contexte social déjà compliqué, le gouvernement n’a pas voulu prendre le risque d’une sortie de route.    

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.