Le café Carte Noire revient en Europe
L’opération serait même bouclée si l'on en croît le quotidien économique Les Echos jeudi 23 juillet. Le repreneur est l’industriel italien Lavazza qui aurait déboursé pas moins de 800 millions d’euros pour décrocher la mise.
Transaction verrouillée après plusieurs mois de discussions et de négociations au cours desquelles Lavazza a failli jeter l’éponge en raison du prix jugé trop élevé demandé par les propriétaires.
Pourquoi un tel intérêt de la part de l’italien pour cette marque ?
Le torréfacteur Lavazza – qui est resté un groupe familial – veut grandir à l’international. Pour s’imposer, il a calculé qu’il devrait dégager 70% de son bénéfice à l’étranger alors qu'il n'en réalise aujourd'hui que 50%.
Carte Noire lui offrait cette opportunité de croissance externe... la marque créée en 1978 par René Monnier (fondateur de la société Grand'Mère) détient 20% du marché français, c’est le leader dans l’hexagone.
La transaction de 800 millions d’euros comprendrait également certaines activités de cafés en dosettes et, surtout, les actifs liés à la marque Carte Noire dans l’ensemble de l’Europe.
Faut-il y voir le départ d’une nouvelle marque française entre des mains étrangères ou plutôt une belle opération pour Carte Noire ?
C’est une reconnaissance pour ce produit tricolore, même si la marque Carte Noire en tant que telle n’est plus dans les mains d’actionnaires français depuis 1982, date à laquelle elle avait été rachetée par le Suisse Jacob-Suchard (connu pour les cafés Jacques Vabre), avant de passer dans les mains du groupe américain Mondelez.
Ce dernier, ayant décidé de fusionner l'été dernier avec un groupe néerlandais, se retrouvait en situation de quasi-monopole dans cette branche d'activité aux yeux des autorités de la concurrence... d'où la cession de la marque pour rééquilibrer le marché... et la bonne affaire réalisée par Lavazza.
Pour résumer, on peut dire que Carte Noire revient en Europe !
La France devrait continuer de jouer un rôle important dans l'avenir de l'entreprise. En effet, si Lavazza tient ses promesses, la continuité de notre savoir-faire français devrait être assurée puisque l’italien s'est engagé à reprendre l’usine de Lavérune dans le département de l’Hérault, la région Languedoc-Roussillon, bastion historique de Carte Noire.
Après de longues pérégrinations capitalistiques internationales, l’histoire devrait donc bien se terminer pour la marque préférée des Français... finalement un juste retour des choses.
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