La grève dans la fonction publique reste maintenue jeudi, malgré les motions de censure
Lorsque les syndicats ont déposé leur préavis et choisi la date du 5 décembre 2024, ils ne pouvaient pas prévoir que le gouvernement Barnier serait sur le point de tomber. Il n’empêche, attendez-vous à des perturbations, car tous les syndicats, de la CGT à la CFDT, en passant par l’UNSA, appellent à la grève.
Les mesures que combattent les syndicats risquent pourtant de disparaître avec le gouvernement. Si les budgets de la Sécurité sociale et du budget sont enterrés, le projet de rajouter des jours de carence à la fonction publique lors des arrêts maladie sera, par exemple, abandonné. Même chose, par exemple pour les 4 000 postes qui doivent être supprimés dans l’Éducation nationale. Les syndicats ont toutefois décidé de maintenir leur mouvement pour sensibiliser les Français sur l’état de l’école, de l’hôpital, des universités, ou encore sur la baisse des dotations des services publics.
Une forte mobilisation
Si on en croit les syndicats d’enseignants, il y aura 65% de grévistes à l’école élémentaire. Dans les collèges et lycées, un professeur sur deux devrait également être absent. Plusieurs services risquent par ailleurs de tourner au ralenti, dans les collectivités, les mairies, chez France Travail, ou encore dans les maisons France service.
Ce sont les transports qui seront, en premier lieu, perturbés. De nombreux vols seront annulés, jeudi, dans les aéroports parisiens, assure la direction de l’aviation civile, tout comme à Marseille où il faut s’attendre à un vol sur deux. À Toulouse, on prévoit 20% de vols annulés. Du côté des trains, ce sera la semaine prochaine, mercredi 11 décembre, puisque les syndicats SNCF maintiennent leur appel à une grève illimitée et reconductible pour obtenir un moratoire sur le fret.
Dans le privé, les tensions sociales ne sont pas en reste. Les récentes fermetures d'usines et plans sociaux se sont multipliées ces dernières semaines, si bien que, Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, appelle à une journée nationale d’action pour l’emploi, jeudi 12 décembre, afin d'obtenir un moratoire sur les licenciements.
À la CFDT, Marylise Léon, elle, demande une concertation sur l’emploi, pour que l’on actionne très vite des dispositifs visant à limiter les suppressions de postes, avant que la vague de licenciements ne soit trop forte. Selon l’Insee, le taux de chômage risque de remonter en 2025, de 7,4% de la population active à 8%. Une estimation qui pourrait même être plus élevée, puisqu'elle ne prend pas en compte l’instabilité politique actuelle.
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