La Fed va-t-elle remonter ses taux ?
La Fed est en conclave jusqu’à ce soir pour trancher cette question des taux. Pas simple car la décision se répercutera sur la croissance mondiale. La logique serait de remonter ces taux directeurs aujourd’hui proches de zéro car l’inflation est très basse, trop basse. Mais la conjoncture américaine est décevante, pas assez de création d’emploi malgré un chômage peu élevé , à un peu plus de 5%, pas assez de consommation, production industrielle et un moral des ménage en recul, tout ça va sans doute inciter la Fed à ne rien changer, en tout cas, pas cette fois. La banque centrale américaine souffre de la même maladie que toutes ses congénères, elle ne sait plus à quel Saint se vouer et ça, c’est un mauvais signal. Depuis la crise, depuis 2008, elle a injecté dans l’économie près de 3.600 milliards d’euros. Ca a fait repartir l’économie américaine après la crise, mais cette politique a eu un inconvénient : le dollar est fort, trop fort même. Et puis, la Fed n’est pas seule au monde.
Compter avec les autres banques centrales
Elles aussi ont aussi inondé le marché de liquidités. Le Japon avait commencé dans les années 90, il poursuit cette politique. La BCE s’y est mise aussi. Autrefois, on lui reprochait son extrême indépendance à l’Allemande, et bien depuis l’arrivée de Mario Draghi, elle a pourtant voler au secours de l’économie européenne, notamment en achetant depuis mars dernier 60 milliards d’actifs par mois et en prêtant aux banques quasi pour rien. Ces rachats massifs, ce quantitative easing ou cette politique quantitative, vont durer jusqu’en septembre de l’an prochain. La BCE va réexaminer sa politique monétaire dans un mois. Les propos de Draghi laissent penser qu’elle continuera ce programme plus longtemps que prévu. Pour contenir l’euro face au dollar, ce qui est bon pour nous, la BCE use donc de ces deux outils, liquidités coulant à flot sur les marchés et taux très bas. La Chine s’y est mise depuis l’été en abaissant six fois ses taux. C’est un peu la course à l’échalote entre les banques centrales pour renouer avec la croissance dans l’économie réelle.
Une politique pas assez efficace
En plus de regarder par-dessus l’épaule du voisin, les banques centrales ne savent plus quoi faire. Ces programmes de politiques quantitatives auraient dû donner un coup de fouet formidable à la croissance mondiale. Et le résultat est mince, c’est que constate l’OCDE. Aux Etats-Unis, on l’a vu, c’est bof. En Europe, c’est très timide. En Chine, la croissance marque le pas et les émergeants, qui sont soumis au dollar fort, sont en replis. Ces politiques monétaires qui ont évité un effondrement du système, n’ont pas d’énormes répercussions dans l’économie réelle. Alors ce trop d’argent serait-il en train d’anesthésier la relance, c’est tout le dilemme des banques centrales. Il parait qu’en 2016, on y verra plus clair.
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