Industrie : les nombreux déplacements d'Emmanuel Macron pour réaffirmer la stratégie française
Emmanuel Macron a un agenda industriel chargé. Il est lundi 13 mai, à Matougues, dans la Marne, pour visiter l'usine McCain. Il se rendra ensuite le 15 mai, en Seine-Maritime, pour inaugurer le parc éolien de Fécamp, et il sera le lendemain, à Flamanville pour le lancement de l'EPR nucléaire.
Ce n'est pas un hasard si ce programme présidentiel intervient à l'occasion du sommet "Choose France", où Emmanuel Macron reçoit les patrons étrangers à Versailles, mais aussi en pleine campagne pour les élections européennes.
La crise du Covid a en effet montré la grande dépendance de l'économie française, vis-à-vis de l'Asie, dans de nombreux secteurs, comme la pharmacie ou encore les composants électroniques. Le gouvernement cherche donc à relocaliser et à réindustrialiser, notamment avec le plan de relance France 2030. En ce qui concerne les nombres d'emplois créés et d'usines ouvertes, le bilan est plutôt positif depuis 2017. L'exécutif a comptabilisé plus de 200 ouvertures nettes d'usines et de lignes de production sur le territoire, dont l'implantation de "gigafactories", d'usines de batteries ou encore de semi-conducteurs.
Des objectifs ambitieux
Cependant, la route semble encore longue, car l'objectif du gouvernement de relever la part de l'industrie dans le PIB français de 10 à 15% d'ici à 2035, pour rattraper la moyenne européenne est très ambitieux, voire impossible. La France se heurte à deux grands freins, la main-d’œuvre et l'énergie. Près de 60 000 postes sont non pourvus dans l'industrie, notamment du côté des soudeurs, des chaudronniers ou encore des ingénieurs. Des fleurons industriels, comme Airbus ou Naval groupe refusent des contrats faute de personnel qualifié. De plus, la productivité des Français, c'est-à-dire, l'efficacité collective, baisse.
Enfin, l'énergie reste le nerf de la guerre, dans la compétition internationale. Tout l'enjeu des industriels est de trouver une énergie pas chère et décarbonée. La stratégie française est de devenir le leader européen de cette énergie décarbonée, grâce aux nouvelles énergies qu'elle développe, comme l'éolien en mer, mais surtout grâce à l'énergie nucléaire.
C'est pourquoi, après 12 ans de retard et des milliards d'euros de dérapage, la mise en service de l'EPR de Flamanville est tant attendue. Emmanuel Macron tenait à ce que son démarrage se fasse avant le vote européen du 9 juin, pour tenter de rappeler une forme de grandeur française.
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