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François Hollande veut un nouveau gouvernement économique pour la zone euro

François Hollande veut refonder l'Europe afin de répondre du mieux possible aux crises économiques. Le président de la République appelle à un nouveau gouvernement économique pour la zone euro.
Article rédigé par Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

François Hollande surfe sur la vague du Grexit évité de justesse. L'accord intervenu la semaine dernière pour permettre à la Grèce de rester dans l'euro a requinqué de chef de l'Etat qui, du coup, en profite pour apparaître comme l'homme qui veut changer la donne sur le Vieux continent.

En réalité, François Hollande remet sur la table le sujet qui a fait défaut dès le début de la construction européenne : avoir créé l’Europe monétaire avant même l’Europe politique.

Ce manque d’Europe politique vient de ressurgir avec la crise grecque

L’unité affichée par le couple franco-allemand – du moins sur le devant de la scène – ne saurait cacher les profonds désaccords persistants (hostilité de la Finlande, de la Hollande ou des anciennes républiques du bloc soviétique récemment entrées dans la zone euro). 

Le président de la République reprend les arguments d’européens convaincus comme Valéry Giscard d’Estaing ou Jacques Delors, qui fête ce lundi 20 juillet ses 90 ans, et le reconnaît : "ce système n'est plus gouvernable... il y a eu un vice de construction au départ", dit-il.

Les regrets sont inutiles, il faut maintenant regarder comment on peut rectifier le tir.

Dans les faits, qu’est-ce que cela peut donner ?

Il y a un précédent avec l’Eurogroupe, créé en 1997 pour, justement, tenter de combler le déficit politique. On se disait alors que réunir les ministres européens des finances permettrait de combler ce déficit. On voit ce qu’il en est. 

Aujourd'hui, François Hollande appelle de ses vœux la mise en place d’un budget de la zone euro et d’un parlement qui serait chargé d’en assurer le contrôle démocratique.

Mais qui dit budget commun, dit normes communes de dépenses publiques et de contrôle budgétaire, de fiscalité, voire de politiques sociales communes… cela pour les pays qui adhèreraient au projet, car il ne s'agit pas d'emmener l'ensemble de la zone euro dans le même bateau, d’où une zone à deux vitesses.

Cela pour le fond. Quid sur la forme ?

La Grèce nous donne une belle leçon : celle de la démocratie. Ce que propose François Hollande entraînerait une modification de la constitution européenne. Dès lors, comment éviter un référendum dans chaque pays pour soumettre le projet, démocratiquement, à tous les peuples européens. Problème : comment obtenir un ‘’oui’’ massif de la part d’une opinion majoritairement eurosceptique ?

L'idée de François Hollande a le mérite d'exister et d'apparaître comme une volonté de construire l'Europe autrement, sur de nouvelles bases. Mais il va falloir une sacrée dose de pédagogie pour convaincre, et éviter que son projet ne reste au simple rang de douce utopie.

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