Easyjet a 20 ans et s’offre 30 lignes de plus
C’est un anniversaire dont la concurrence se serait bien passée.C’est peut-être un argument supplémentaire pour les patrons d’Air France de convaincre pilotes et personnels navigants d’avancer sur les négociations sociales qui patinent.
C’est surtout un nouveau challenge à surmonter en termes commerciaux.
Renforcement dans le paysage aérien
En 2015, la compagnie low cost britannique va transporter 16 millions de voyageurs. Les nouvelles lignes permettront d’accroître le nombre de sièges de 10%, soit environ un million et demi de sièges en plus.
Dès l’été prochain, ce seront deux cents nouvelles routes intra-européennes qui seront exploitées avec une belle part faite aux régions. Neuf aéroports français sont concernés, dont Lyon où la compagnie promet de créer environ 70 emplois.
Easyjet veut mélanger des lignes régulières avec des destinations saisonnières. L’offre qui répond à la demande, cela s’appelle l’élasticité. D’une croissance de l’offre, Easyjet peut attendre une hausse de son activité… CQFD
A quoi ressemble la compagnie aujourd'hui ?
Easyjet est née il y a vingt ans dans un hangar au Nord de Londres, avec deux Boeing 737 et 70 employés. Aujourd’hui, avec ses 10.000 salariés, Easyjet est la troisième compagnie derrière Ryanair et Air France. Avec une capitalisation de dix milliards d’euros, c’est plus que Lufthansa et Air France réunies.
"Ubérisation" du transport aérien
Easyjet a inventé l’ubérisation bien avant les VTC. Tout est fait pour réduire les coûts. Des liaisons directes sans correspondances qui permettent de multiplier les rotations sans rupture de charge ; un seul type d’avion – Airbus A320 – pour faciliter l’entretien du matériel et standardiser la formation des personnels.
Quelques réserves toutefois : le billet n'est pas cher à la base mais les services sont payants, comme les collations à bord ou le choix de sa place en cabine.
C’est d’ailleurs sur ce terrain du service client que se joue une grande partie de la concurrence pour Air France-KLM qui a sa propre compagnie low cost, Transavia. Bientôt le low cost sur les longs courriers destinés à une clientèle d’affaire très demandeuse, c’est le projet d’Air France.
La bataille est loin d'être terminée car la politique du bas coût dans les airs représente aujourd'hui en France à peine 30% du trafic moyen-courrier contre 50% en Espagne ou au Royaume-Uni, ce qui laisse de belles marges de manœuvre.
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