Déplacement de Bruno Le Maire sur le site d'ArcelorMittal : le ministre souhaite montrer que l'industrie reste bien tournée vers la décarbonation
Bruno Le Maire se rend, lundi 15 janvier, dans le Nord sur les sites nucléaires et industriels de Gravelines et Dunkerque. Le ministre de l’Économie et donc, désormais de l’Énergie, veut montrer que l’industrie est bien tournée vers la décarbonation. C'est une réponse aux défenseurs du climat qui s’inquiètent que le ministère de l’Économie s’occupe désormais d’énergie. Bruno Le Maire a, comme il le souhaitait, récupéré le portefeuille d’Agnès Panier-Runacher.
Ce premier déplacement avec cette casquette, à la centrale nucléaire de Gravelines, la plus importante d’Europe, mais aussi chez ArcelorMittal, un des sites les plus pollueurs de France, entend
montrer que l’on peut "réarmer" économiquement la France, pour reprendre les mots Emmanuel Macron, tout en préservant le climat que l’on peut, en même temps, industrialiser tout en préservant la planète. L’idée du gouvernement est même de dire : on va décarboner parce que, justement, on réindustrialise, en construisant de nouveaux réacteurs nucléaires, en investissant dans des industries plus propres. ArcelorMittal va ainsi annoncer lundi 1,8 milliard d’euros pour remplacer l’un de ses hauts fourneaux par un four électrique qui permettra de produire de l’acier "vert". "Vert" parce que produit grâce à l’électricité.
Faire de la France la première nation décarbonée d’Europe
Avec un portefeuille élargi, Bruno Le Maire a de grandes ambitions. Réduire les énergies fossiles, qui représentent aujourd’hui encore 60% de notre consommation, et développer plutôt l’éolien, l’hydraulique, la filière nucléaire française sur laquelle le gouvernement veut mettre le paquet avec EDF. L’objectif global, c’est de faire de la France, d’ici 15 ans, la première nation décarbonée d’Europe ! Seule manière, selon Bruno Le Maire, de renforcer notre souveraineté énergétique et nous différencier de nos concurrents.
Concrètement, c’est très ambitieux car, déjà, nos concurrents sont puissants. Certes, La France a réussi, à convaincre ArcelorMittal de ne pas aller s’installer aux États-Unis. Mais il s’en est fallu de peu et les Américains mettent des milliards sur la table pour attirer les entreprises. Et puis, la transition écologique nécessite des investissements colossaux. Or, avec une dette de 3000 milliards d’euros, l’hexagone n’en a pas les moyens. D’où cet appel à l’épargne des Français, il y a toujours l’idée d'orienter une partie des fonds du livret A vers la filière nucléaire, mais aussi faire appel aux investisseurs étrangers, c’est-à-dire attirer des capitaux et entreprises privées.
À Davos, sommet économique qui ouvre lundi en Suisse, et où Emmanuel Macron se rendra mercredi, le chef de l’État entend bien dérouler le tapis rouge aux entreprises étrangères, pour les inciter à choisir la France.
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