Déplacement d'Emmanuel Macron en Allemagne : le nécessaire renforcement de l’union franco-allemande, moteur de l'économie européenne

Un Conseil des ministres franco-allemand se déroule mardi à Berlin. Il y a urgence à conforter les liens entre la France et l’Allemagne, alors que l’écart ne cesse de se creuser entre les économies de la zone euro et les États-Unis.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
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Emmanuel Macron à Dresde lors d'une visite d'État en Allemagne, le 27 mai 2024. (RONNY HARTMANN / AFP)

La visite d'État du président de la République Emmanuel Macron en Allemagne s'achève, mardi 28 mai, avec un Conseil des ministres franco-allemand consacré à la compétitivité. Et tout est dit dans cette petite phrase lâchée lundi dans la soirée, à Dresde, par le chef de l'État : "l’Europe doit bâtir un nouveau paradigme de croissance". Cet objectif ne peut se faire sans un renforcement du couple franco-allemand, le fameux "moteur" de l’économie européenne.

Selon la Banque mondiale, le PIB américain (la richesse produite par les États-Unis) a augmenté de 28% depuis la crise financière de 2008, contre environ 13% en Europe. L’Europe voit sa population vieillir, d'où une dynamique en baisse et des dépenses en recherche et développement (R&D) plus grandes outre-Atlantique que sur le Vieux continent. Avec le plan de lutte contre l’inflation (IRA) dégainé par Joe Biden (3 000 milliards de dollars d’investissements publics et privés au cours des dix prochaines années), plus que les sommes débloquées, les États-Unis montrent leur capacité à déployer l’argent rapidement, là où l’Europe traîne les pieds.

Renforcer le marché unique

Il y a urgence à relancer l’Union des marchés de capitaux. Non pas pour enrichir les actionnaires, mais pour permettre à l’ensemble de l’industrie européenne de trouver l’argent nécessaire pour financer les transitions énergétiques, écologique et numérique. L’intelligence artificielle est un redoutable terrain concurrentiel entre l'Union européenne, les États-Unis et la Chine. Il faut aussi moins de réglementation tatillonne, il faut renouer avec la croissance.

Il reste des facteurs bloquants, comme la réorientation de l’épargne des citoyens des deux côtés du Rhin. En Allemagne, l’épargne est peu placée en actions, donc non risquée, là où la France milite pour une utilisation de l’argent dans les fonds propres des entreprises et qui demande plus d’audace de la part des épargnants.

Nous avons une grande hétérogénéité avec 27 petites billes de bois (les pays européens) prises en étau entre les deux boules de fer que sont les États-Unis et la Chine, avec l’axe Paris-Berlin comme centre de gravité. À quelques encablures des élections européennes (dimanche 9 juin), le Conseil des ministres franco-allemand, qui se réunit mardi 28 mai à Berlin, est lourd de sens.

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