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Croissance : pourquoi la Banque de France se montre moins confiante que le gouvernement

La Banque de France vient de présenter ses prévisions de croissance pour l’an prochain. Elles sont moins bonnes que celles du gouvernement. La Banque de France est-elle plus réaliste ? Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
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Temps de lecture : 2min
Une plaque sur le bâtiment de la Banque de France à Lille (Nord). (JEAN-MARC QUINET / MAXPPP)

Alors que Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie répète que l’économie française résiste bien et annonce 1% de croissance pour l’an prochain, la Banque de France, elle, prédit plutôt une fourchette entre 0,5% et 0,8%, soit jusqu’à moitié moins.

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L’institution s’inquiète des fragilités de notre économie notamment notre dépendance énergétique : si jamais le robinet du gaz importé est fermé, s’il y a des coupures d’électricité, cet hiver, si les réacteurs à l’arrêt pour cause de maintenance ou de corrosion ne repartent pas tous comme prévu, elle anticipe même un scénario de croissance négative à -0,5% et une possible récession. Une trajectoire que le gouvernement écarte. Pour lui, pas de doute, le groupe EDF parviendra, coûte que coûte, à relancer toutes ses capacités de production..  

Concernant l’inflation, là aussi, la banque de France – institution indépendante du pouvoir – fait un petit pas de côté par rapport à Bercy.  Pour elle, le pic de l’inflation, ce sera en début d’année prochaine. Or, il y a encore quelques jours, le ministre de l’Économie nous disait que le pic de l’inflation, c’était en ce moment, en cette rentrée. Pour 2023, le gouvernement parie sur 4,2% d’inflation, contre 4,7% pour la banque de France, avec des variations selon les mois, entre 4,2 et 6,9%.

Le taux de chômage sera très observé

En matière de chômage, là aussi, les points de vue différent : la Banque de France anticipe une remontée régulière du taux de chômage les prochains mois : de 7,4% actuellement, il monterait jusqu’à 8% fin 2023.

De son coté, le gouvernement, lui, compte toujours sur une baisse du chômage. Il vise toujours le plein emploi.  En revanche, après ces turbulences, place en 2024 aux éclaircies, où, selon la Banque de France, il y aura une nette amélioration. Et là, pour le coup, tout le monde est d’accord pour dire que notre économie étant particulièrement résiliente, elle sortira en 2024 dans une meilleure situation qu’avant le Covid.

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