Chômage : état des lieux des offres d’emplois non pourvues
C'est la grande question. Dans un monde prospère, comment se fait-il que tant de français restent sur le carreau ? En réalité, dans n'importe quelle économie, tous les emplois ne peuvent être pourvus à un moment donné. Le problème c'est l'évaluation du nombre de ces emplois, et les chiffres sont souvent utilisés pour stigmatiser ces chômeurs accusés de pantoufler grâce à de confortables prestations plutôt que de se redresser les manches.
Grosso modo, il y a chaque année en France 20 millions de recrutements. Attention, recrutement ne veut pas dire systématiquement création d’emploi. Il y a des remplacements, des postes qui disparaissent, d’autres qui apparaissent, etc…
Ensuite, on parle de flux et non de stocks. C’est à dire qu’au moment où l’on sort les chiffres, ils sont déjà périmés : une entreprise qui offrait un emploi il y a quelques mois a pu trouver entre temps le candidat idéal ou une solution à l’interne.
En base constante, ces emplois ne représentent que 1 à 2% de la masse globale, ce qui permet de relativiser le débat.
Concrètement, qu'est-ce que cela donne en chiffres ?
On a droit à tout depuis des années. Lorsqu'il était aux affaires, Nicolas Sarkozy parlait de 500.000 offres d’emplois non pourvus. Plus récemment, l'ancien ministre du Travail, François Rebsamen, parlait de 400.000... 300.000 selon l'actuelle ministre Myriam El Khomri.
Pôle Emploi a clôt la polémique récemment en parlant "officiellement" de 190.000 postes non pourvus dans l'hexagone. 190.000... point-barre.
Palmarès des recrutements les plus difficiles
Outre les traditionnels emplois à domicile ou les aides ménagères jugés trop peu valorisants, la France manque aussi d'ingénieurs, de cadres en recherche et développement... de chaudronniers, ce fameux métier au nom péjoratif mais réellement moderne. Dans l’industrie, le chaudronnier du 21e siècle est en effet un ingénieur qui pilote de la haute technologie.
Il y a donc la question de la formation qui n'offre pas tous les débouchés, et puis parmi les arguments qui pèsent de plus en plus, cette fois dans le refus de postes, il y a la question du logement et de la dépense directement liée en cas de mobilité.
Enfin, il ne faut pas cacher le découragement auquel poussent certaines entreprises : il sera toujours difficile pour un bac +4 ou +5, avec de l’ancienneté professionnelle, d’accepter un retour à l’emploi payé au Smic.
Donc d'un côté, il faut mieux accompagner le chômeur avec des plans de formations et de qualification adaptés, et de l'autre améliorer les politiques salariales. Les responsabilités sont vraiment partagées.
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