Carrefour renforce sa présence dans les stations-service des autoroutes

Le groupe a annoncé mercredi avoir remporté deux appels d'offres auprès des pétroliers Shell et TotalEnergies. Carrefour, déjà présent dans 300 stations-service, contrôlera d’ici 2025 plus de la moitié des supérettes des aires d'autoroute.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Carrefour sera "présent dans plus de 350 stations-service en France" d'ici fin 2024, a-t-il annoncé dans un communiqué le 3 juillet. Photo d'illustration. (ALAIN JOCARD / AFP)

Les vacances scolaires débutent, vendredi 5 juillet au soir, vous allez peut-être prendre l’autoroute et vous arrêter sur une aire pour faire une pause, des espaces où Carrefour intensifie sa présence. Le groupe de distribution, plutôt connu pour ses hypermarchés, a annoncé, mercredi 3 juillet, avoir remporté deux appels d'offres auprès des pétroliers Shell et TotalEnergies, afin d'approvisionner les boutiques des stations-service. Déjà présent dans près de 300 stations-service d’autoroute BP et Esso, Carrefour compte ainsi être dans une centaine d'espaces commerciaux en plus sur les autoroutes. Globalement, Carrefour contrôlera d’ici 2025 plus de la moitié des supérettes de stations-service de l'hexagone, face à des concurrents comme, par exemple, les petits supermarchés Monop’ ou Leclerc.

C’est un marché que les enseignes se disputent pour plusieurs raisons. C’est un marché en croissance. Il y a de plus en plus de passages sur l’autoroute depuis 2019. Depuis le covid, le trafic a augmenté de 5%. Pendant les trajets, les voyageurs s’arrêtent sur ces aires pour aller aux toilettes, c’est la première raison, mais aussi, prendre un café et faire le plein d'essence. Ensuite, il y a un autre phénomène, c'est le passage à la voiture électrique. Il faut recharger ces véhicules sur des bornes et ça ne se fait pas en cinq minutes, comme pour un plein d'essence, mais plutôt une vingtaine de minutes, en moyenne. Donc, en attendant, on flâne, on s’offre un en-cas, une gourmandise, bref, on consomme. D’où cette volonté des enseignes d’étoffer leurs offres. On estime que le panier moyen dépensé lors de ces arrêts en boutique tourne autour d’une douzaine d’euros.

Des marges importantes

Les supermarchés adaptent leurs produits. Ils vont vendre plutôt des portions individuelles, des barres de céréales à l’unité et non par cinq comme dans les supermarchés classiques, des petits paquets de chips plutôt que la formule familiale. Les enseignes mettent l’accent sur les sandwiches, les salades, tout le "snaking". Elles vendent plus de yaourts ou de compotes à boire que de yaourts en pot, plus faciles à consommer. Le rayon des boissons énergisantes est aussi nettement plus étoffé que dans les grandes surfaces classiques, car les routiers en consomment régulièrement.

Et les prix sont aussi nettement plus élevés. Les distributeurs expliquent que cela est dû au fait que ces boutiques sont ouvertes 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, une obligation légale, avec donc du personnel qui fait des horaires décalés. Et puis, il y a tout un système de redevances qu'il faut payer aux autoroutiers et qui sont répercutées dans les prix au consommateur final. En plus, il n’y a pas de concurrence directe, souvent, il faut faire plusieurs kilomètres pour trouver une autre zone de chalandise, des augmentations qui viennent alimenter d'importantes marges.

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