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Brexit : le FMI revoit ses prévisions de croissance mondiale

Si le Royaume-Uni sort réellement de l'Europe, il y aura bien un impact direct sur l’ensemble de l’économie mondiale. C'est le Fonds monétaire international qui le dit. La perspective de Brexit pousse en effet le FMI à revoir ses prévisions.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Franceinfo (Franceinfo)

 

Nous en parlions déjà la semaine dernière puisque les services de Christine Lagarde avaient dévoilé leurs prévisions pour la France. La première onde de choc ne se ferait sentir qu'à partir de 2017.  L'Allemagne serait la première touchée puisque la Grande-Bretagne est son troisième partenaire commercial... la France arriverait juste derrière avec un manque à gagner de 2 à 4 milliards d'euros, le Royaume-Uni représentant 8% de nos exportations. 

Le FMI a donc élargi son angle d’analyse et ce n’est pas mieux pour le reste du monde

En cas de Brexit, le P.I.B. mondial ne progresserait plus que de 3,1% cette année et 3,4% en 2017, soit une amputation à chaque fois de 0.1%. On pourrait se dire que, finalement, c’est marginal et qu’il est préférable d’attendre de voir ce qu’il en est réellement. C’est vrai. Mais cette révision à la baisse arriverait après une année 2015 déjà bien mal en point et cette situation, dans un premier temps limité, pourrait prendre une tout autre ampleur si Londres rencontrait des difficultés à s’entendre avec les autres pays européens sur leurs nouvelles relations économiques. Il y aurait un impact direct sur l’investissement des entreprises. Les sociétés investiraient moins en raison des incertitudes et la volatilité attendue sur les marchés financiers

 

Y a-t-il un scénario noir ?

Au cas où les discussions partiraient en vrille entre Londres et Bruxelles, le FMI estime que la croissance mondiale descendrait nettement en dessous des 3%, qui plus est dans un contexte de reprise mondiale fragile : reprise américaine plombée notamment par la hausse du dollar, la Chine en pleine transition économique qui doit négocier son expansion avec prudence pour éviter une surchauffe et, les pays du Sud qui continuent de souffrir de la baisse du cours des matières premières. Le souci est que cette perspective intervient à un moment où les banques centrales, qui ont la capacité de corriger une croissance flageolante, ont épuisé pratiquement tous leurs leviers d’action – les taux d’intérêt sont déjà pratiquement partout au niveau zéro, les planches à billets tournent à plein régime pour soutenir les économies, etc…

 

Pas de retour à la situation de 2007/2008 avec la crise des subprimes

 La banque Natixis le souligne dans sa note publiée justement mardi 19 juillet : le Brexit déclenchera une forte perte d'activité au Royaume-Uni, avec quelques effets collatéraux sur ses voisins, mais ne réunira pas toutes les caractéristiques de ce qui pourrait déclencher une crise financière mondiale. En clair on serait très loin du choc des subprimes en 2007/2008. Et si on veut détendre un peu l'atmosphère ou se rassurer, on aura une pensée pour l’économiste Bernard Maris qui disait de lui et de ses confrères : "Un économiste c’est qui quelqu’un qui vous explique le lendemain pourquoi il s’est trompé la veille…"

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