Bourse : pour quelles raisons le groupe TotalEnergies travaille-t-il sur sa cotation à New York ?

Le groupe TotalEnergies veut capter plus d’argent outre-Atlantique, alors que les investisseurs américains représentent déjà 47 % de son actionnariat.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La tour TotalEnergies à la défesne (photo d'illustration, le 28 mars 2024) (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Patrick Pouyanné, le patron de TotalEnergies doit rencontrer les investisseurs à New York mercredi 2 octobre. De quoi relancer la polémique autour de la cotation de la multinationale à la bourse américaine. Le dossier est surtout très technique. En fait TotalEnergies est déjà cotée aux États-Unis, mais le groupe aimerait bien que des particuliers américains puissent plus facilement entrer dans son capital. À New York en tant qu’émetteur étranger, le groupe est soumis, à une réglementation boursière spécifique : il émet des certificats de dépôts. Ce procédé ressemble à des actions, mais c’est une cotation réservée plutôt aux professionnels, et donc nettement moins attirante. Pour cette raison, le conseil d’administration de TotalEnergies a demandé, il y a quelques mois, à Patrick Pouyanné de travailler le sujet. Mercredi, quand il rencontrera ses investisseurs, le PDG a prévu de leur faire un point 

Cette manœuvre est néanmoins perçue comme un désengagement vis-à-vis de la France. Le fait que TotalEnergies cherche à mieux se valoriser aux États-Unis est un signe. Le groupe veut capter plus d’argent outre-Atlantique, sachant que les investisseurs américains représentent déjà 47 % de son actionnariat, alors que la part des investisseurs européens faiblit d’année en année.

Pour financer ses activités, comme ce contrat d'investissement de dix milliards de dollars pour exploiter du pétrole et du gaz au Suriname, la firme a besoin d’argent. Elle va le chercher aux États-Unis. C’est une logique de business, sans faire de sentiment, explique Patrick Pouyanné.

Une forme d’avertissement

Le groupe assure qu'il ne va pas quitter la France et qu’il ne fera pas des États-Unis sa cotation principale. Qu'elle restera à Paris. Que le siège restera bien en France. Difficile néanmoins de ne pas y voir une forme d’avertissement, surtout à un moment où le gouvernement Barnier s’apprête à demander un effort aux géants du CAC 40. Les groupes du secteur de l’Energie sont les premiers visés. Face à la menace d’une contribution temporaire et exceptionnelle sur les grandes entreprises, n’y a-t-il pas là, une façon pour Patrick Pouyanné de rappeler à la classe politique qu’il fait l’essentiel de son activité et de son chiffre d’affaires ailleurs. Dans le contexte budgétaire, le dossier a vite fait de prendre une tournure politique.

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