Bourse : le trou d'air de Nvidia, poids lourd de l'IA générative

Les investisseurs commencent à douter du potentiel de l’intelligence artificielle. Ils s’interrogent sur la révolution promise qui devait bousculer toute l’économie. Et comme Nvidia est le fabricant par excellence des cartes graphiques et la star de l'IA générative, ils s’en détournent.

Pourtant Nvidia a connu une progression incroyable ces dernières années. Ses puces se vendaient comme des petits pains à toutes les sociétés de la Tech, comme Amazon, Microsoft ou Meta. Il y avait même des tensions sur ses livraisons. En moins d'un an, son bénéfice a progressé de plus de 600%. Avant l’été, la valeur Nividia était estimée à Wall Street à plus de 3 000 milliards de dollars, autant que la dette publique française, ou que l’ensemble de toutes nos entreprises du CAC 40 réunies !

Des investisseurs inquiets qui se reportent sur des valeurs traditionnelles

Mais en ce début de semaine, c’est le plongeon. Mardi 3 septembre, Nvidia a perdu en une séance près de 280 milliards de dollars, du jamais-vu. Depuis, le titre s’est un peu repris, mais Nvidia pèse tellement lourd à Wall Street que la tempête qui l’affecte secoue toute la Bourse. À lui tout seul, le géant est capable de faire bouger les indices.

Tout cela se passe dans un climat global morose. Les investisseurs ont aussi de fortes inquiétudes sur le contexte économique global, entre une économie chinoise au ralenti et des risques de récession aux États-Unis. De fait, quand le ciel commence à se couvrir, les investisseurs jouent plutôt la carte de la sécurité, ils reviennent à des valeurs un peu plus traditionnelles, qui les rassurent.

 
Et en plus, la justice américaine s’intéresse de près à Nvidia. Selon l’agence Bloomberg, le groupe fait l'objet d'une citation à comparaître de la part du département américain de la Justice. Ce qui veut dire qu'on est pas loin du dépôt de plainte officiel. Les autorités américaines cherchent à obtenir des preuves démontrant que Nvidia aurait violé les lois antitrust américaines : en quasi-position de monopole, la firme pénaliserait ses clients qui n'achètent pas exclusivement ses produits.

Mais, si Nvidia est un donneur d’ordres un peu fragilisé en ce moment, le groupe reste encore très puissant. Malgré ces turbulences boursières, il en a encore sous le pied.