Baisse des prix du carburant : un répit de courte durée
C’est une première depuis trois mois : le prix des carburants a baissé, pour repasser sous la barre des deux euros, selon les données du ministère de la Transition énergétique. Comment l'explique-t-on ? Le décryptage de Fanny Guinochet.
Le contexte géopolitique et notamment lié à la guerre entre l’Ukraine et la Russie fait varier les prix du baril de Brent sur les marchés. La Russie est en effet le deuxième producteur mondial de pétrole. Quelques jours après que la guerre a éclaté fin février, le tarif du baril s’est envolé pour dépasser les 130 dollars le 8 mars : les acheteurs anticipaient des difficultés d’approvisionnement.
Mais, à la mi-mars, ce prix de baril est retombé sous la barre des 100 dollars parce qu’il y avait des discussions diplomatiques et les investisseurs anticipaient alors une détente du conflit. Il y aurait donc beaucoup plus de barils sur les marchés et donc ça a tassé les prix. Et c’est cette baisse qui se répercute actuellement à la pompe.
La semaine dernière, en moyenne le prix du gazole a chuté de 17 centimes à 1 euro 97 le litre. Le Sans plomb 95 a, lui aussi, perdu 10 centimes en une semaine. Il y a toujours quelques jours de décalage entre le moment où s’affiche le prix du baril et les répercussions sur les tarifs à la pompe.
La barre des 2 euros va être refranchie
Mais le répit va être de courte durée. Mardi 22 mars, le baril est remonté à 118 dollars car les espoirs d’un scénario de paix rapide se sont vite éloignés. S’y ajoute la crainte d’un embargo européen du pétrole russe. En plus, les autres pays producteurs de l’OPEP n’ont pas voulu ouvrir les vannes pour augmenter la production. Le litre de carburant promet donc très vite de repasser au-dessus de 2 euros.
Le gouvernement prendra bientôt en charge une partie de cette hausse. Lundi, Jean Castex, sur TF1, a dit qu’il réfléchissait à une aide ciblée pour ceux qui roulent beaucoup pour aller travailler, et pour ceux dont les revenus sont bas. Mais ce soutien prendra le relais de la réduction de 15 centimes par litre de carburant qui va être mise en place la semaine prochaine, à partir du 1er avril et pour quatre mois.
Cela va-t-il suffire à rassurer les Français, et notamment les professionnels, comme les agriculteurs, les routiers qui manifestent face à cette flambée des carburants ? En tout cas, à trois semaines de l’élection présidentielle, le gouvernement veut éviter l’embrasement.
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