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Anne Hidalgo et Emmanuel Macron opposés sur le travail le dimanche

Nouvelle passe d’armes hier entre Emmanuel Macron et Anne Hidalgo sur le travail du dimanche. Mais la maire de Paris a-t-elle vraiment les moyens de s’opposer aux nouvelles règles que veut imposer le ministre de l’économie ?
Article rédigé par Vincent Giret
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

En vérité, cette nouvelle passe d’armes est, sans doute, le dernier épisode politique de cette longue bataille du dimanche. On le sait, la maire de Paris Anne Hidalgo traîne les pieds depuis le début dans cette affaire, une opposition bruyante, théâtrale et très politique qui s’explique davantage par les petites nécessités de sa majorité politique sellée avec les verts et les communistes, que par des convictions profondes, beaucoup se souviennent en effet qu’Anne Hidalgo avait encouragé le développement des centres commerciaux quand elle était l’adjointe à l’urbanisme de Bertrand Delanoë. En fait, Anne Hidalgo aura peu de pouvoir dans cette affaire, si ce n’est celui de la parole. Et pour au moins deux raisons :

1 – La mairie de Paris a bien rendu hier un avis sur le projet de carte des zones touristiques internationales concernées au premier chef par l’ouverture du dimanche, mais cet avis n’est que consultatif. Là, le ministre a été habile, c’est lui qui va sous peu promulguer les décrets d’application.

2 – A Paris, c’est le préfet qui aura l’autorité pour décider par ailleurs des 12 dimanches où les commerces pourront ouvrir. Partout ailleurs, c’est le maire qui en décide, mais pas à Paris, pour des raisons historiques qui tiennent à l’ordre public, c’est toujours le préfet qui a eu et qui a encore la main.

À Paris, les magasins seront très vite ouverts le dimanche

Oui, sans aucun doute, car l’essentiel ne va plus se jouer sur le petit théâtre politique mais dans les entreprises et les branches concernées. Vous le savez, la loi impose aux entreprises qui souhaitent ouvrir le dimanche d’obtenir un accord majoritaire des salariés. Certaines vont négocier dans les branches professionnelles, d’autres directement enseigne par enseigne. Ça a déjà commencé. Au total, ça concerne 10% des commerces soit 4000 magasins dans Paris, c’est considérable. Les sondages l’ont montré, dès lors que les compensations sont sérieuses, les salariés concernés sont souvent favorables au travail du dimanche, ainsi qu’au travail en soirée.

Alors quelles sont-elles ces compensations ?

Quand on regarde les premiers accords conclus, ne travaillent le dimanche ou en soirée que les salariés volontaires. Ensuite, les contreparties sont les suivantes : heures ou jours payés double, repos compensateur équivalent en temps, et par exemple dans le cas de l’enseigne Sephora, les salariés ont négocié et obtenu de pouvoir rentrer en taxi chez eux le soir, au frais de l’entreprise. Chaque magasin pourra négocier les modalités d’un accord, sans lequel, encore une fois, il ne peut pas y avoir d’ouverture le dimanche. C’est toute la philosophie du projet, on libéralise le cadre général, mais ce sont les salariés qui en négocient les termes et les modalités concrètes. C’est exactement avec la même méthode que le gouvernement aimerait bouleverser les règles du marché du travail. Comme si le cas du travail du dimanche était une répétition générale pour réformer le code du travail. C’est pour ça aussi que cette affaire est à suivre de très prêt.

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