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Alimentation : la baisse des prix en rayon n'est pas à l'ordre du jour pour les professionels de l'alimentaire

Le gouvernement souhaite avancer le calendrier négociations commerciales entre supermarchés et industriels de l’alimentaire pour faire baisser les prix, mais le Sénat qui examine le texte ne veut rien précipiter. Un compromis doit être trouvé le 6 novembre.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les discussions entre grande distribution et fournisseurs, autour des prix mais aussi la place des produits en rayons et des promotions, tournent souvent au bras de fer. (ALEXANDRE MARCHI / MAXPPP)

Sur le principe, le Sénat a dit "oui" à l'avancée du calendrier pour faire baisser rapidement les prix de l'alimentaire via les négociations entre supermarchés et industriels, mais a un peu modifié la requête. L’Assemblée nationale avait mis le 31 décembre comme date butoir des négociations, le Sénat a décalé cette date de 15 jours, donc plutôt en janvier.

Le cours des matières premières baisse mais les entreprises ne sont pas prêtes

Majoritairement à droite et au centre, le Sénat s’est fait la voix des grands industriels de l’agroalimentaire, qui freinent vivement pour retourner à la table des négociations. Selon les sénateurs, le mois de décembre est déjà très chargé pour les PME et mettre ces négociations au moment des fêtes alors que ces petites entreprises sont déjà débordées, risquait de les désavantager.

Ces discussions entre grande distribution et fournisseurs tournent souvent au bras de fer. Il s’agit de se mettre d’accord sur les prix mais aussi la place des produits en rayons, définir les promotions, etc. Députés et sénateurs doivent donc trouver un compromis en commission mixte le 6 novembre prochain. Et le consommateur, lui, doit encore attendre.

Le choix crucial du moment pour négocier les prix

Le gouvernement, à l’origine de ce projet de loi, se trouve fortement agacé. Olivia Grégoire, la ministre des PME, l’a d’ailleurs redit : "Il faudrait que le maximum d’entreprises aient conclue leurs négociations à la mi-janvier, pour que les baisses de prix se fassent ressentir le plus vite possible dans les rayons." En effet, l’inflation alimentaire ralentit, mais elle reste encore élevée, alors que les prix des matières premières (blé, soja...) sur les cours mondiaux, baissent.

>> Inflation : quand les supermarchés allemands retirent les produits trop chers

Les sénateurs doutent que ce changement de calendrier fasse vraiment baisser les prix et pointent un texte d’affichage à l’efficacité incertaine. Le risque est d’avoir des baisses sur certains produits, comme l'huile ou les pâtes, mais des hausses sur d’autres, comme le lait, le sucre, le porc. Si on en croit Michel-Édouard Leclerc, il ne faut pas s’attendre à des miracles en 2024, car toute la chaîne alimentaire continue de faire face à des coûts élevés, que ce soit du côté les tarifs des carburants ou du côté de la hausse des salaires dans les usines. Les employés sont souvent payés au Smic et celui-ci a été augmenté de 10 % en deux ans. 

Bref, quel que soit l’agenda de ces négociations, les baisses massives de prix dans les rayons, ce n’est pas pour tout de suite.

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