Aéronautique : les prévisions optimistes de Boeing sont-elles réalistes ?
C'est l'un des secteurs les plus touchés par la crise sanitaire : le secteur aérien. Le constructeur américain Boeing se montre pourtant optimiste. Selon lui, d'ici 2024, le secteur aura retrouvé son niveau d'avant crise. Le décryptage éco de Fanny Guinochet.
Après le trou d'air provoqué par la pandémie de Covid-19, selon Boeing, d'ici 2024 ce sera comme si la crise n'avait pas existé... ou presque ! Le constructeur d'avions américain table sur une reprise dynamique du trafic. Avec, d'ici dix ans, un marché global de l'aéronautique qui atteindrait la somme astronautique 9 000 milliards de dollars, c'est-à-dire 7 600 milliards d'euros, en comptant la maintenance, l'armement, mais aussi la partie spatiale.
Rien que pour les avions commerciaux, selon Boeing, le besoin atteindrait 19 000 avions d'ici 2030. De quoi assurer au constructeur américain des contrats, lui qui, ces derniers mois, enchaîne les difficultés, notamment avec son 737 Max, immobilisé au sol pendant plus d'un an, après des accidents. Boeing qui se fait aussi largement concurrencer pour les commandes d'avions par l'européen Airbus.
Boeing, un peu trop optimiste ?
Boeing part du principe que la vaccination aidant, les passagers vont très vite reprendre les voyages. Elle table sur une hausse de 4% par an en moyenne du nombre de voyageurs, grâce à la reprise des longs courriers mais surtout des vols intérieurs, domestiques qui repartent plus vite que prévu.
Il est vrai que cet été, si on regarde en Europe, le nombre de passagers aériens a atteint en août 71% du niveau de 2019, selon l'organisme de surveillance du trafic Eurocontrol. Soit un niveau bien au-delà des prévisions les plus optimistes.
Enfin, Boeing parie aussi sur la reprise de l'activité économique mondiale, qui, selon lui, va aussi doper la demande d'appareils dédiés au transport de marchandises et encourager la production d'avions.
Des problèmes d'approvisionnement
À condition toutefois qu'il n'y ait pas de problèmes d'approvisionnement pour les construire : comme d'autres industries, l'aéronautique commence à souffrir du manque de certaines pièces indispensables pour fabriquer les appareils. Mardi 14 septembre, Guillaume Faury, le patron d'Airbus, s'est dit inquiet, justement, des problèmes sur les chaînes d'approvisionnement susceptibles de ralentir la reprise.
Dernier point qui pourrait réduire les prévisions optimistes de Boeing : les préoccupations environnementales. Certains clients ont d'ores et déjà prévu de limiter le nombre de vols pour réduire leurs émissions de CO2.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.