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Le débrief politique. Manuel Valls, recul tactique ?

Un déjeuner d'explication lundi entre François Hollande et Manuel Valls, des socialistes exaspérés, un centre-droit qui hésite entre François Fillon et Emmanuel Macron. C'est le débrief politique de franceinfo.

Article rédigé par franceinfo, Louise Bodet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Manuel Valls et François Hollande, le 30 juin 2016, à l'Élysée (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Il est important de le préciser : Manuel Valls est toujours Premier ministre ! Important, car nous sortons à peine de 24 heures de crise et de rumeurs, durant lesquelles Manuel Valls a été présenté comme démissionnaire ou mis à la porte de Matignon. Finalement, ce n'est ni l'un ni l'autre. La crise de régime n'a pas eu lieu. Mais la guerre psychologique entre François Hollande et son Premier ministre a atteint un sommet lundi 28 novembre.

Hollande... Valls... Qui a reculé ?

À l'issue d'un déjeuner à l'Elysée lundi, "Manuel Valls a reculé", confie un ami proche de François Hollande. "Pas d'affrontement", "pas de crise institutionnelle" : les mots de Matignon n'ont pluq rien à voir avec ceux de l'interview du Premier ministre, la veille, au Journal du dimanche, où Manuel Valls n'écartait pas la possibilité d'affronter le président de la République à la primaire de la gauche.

François Hollande a-t-il vraiment gagné ? La réponse est plus compliquée qu'il n'y parait. "Il y a des reculs qui peuvent être tactiques", explique un député, proche de Manuel Valls. On voit poindre l'espoir des proches du Premier ministre : celui que, lors de ce déjeuner au sommet et en secret, François Hollande ait laissé entendre qu'il n'irait pas et qu'il pourrait laisser la place à Manuel Valls.

Est-on vraiment sûr que Manuel Valls s'est couché ?

Un parlementaire, partisan de François Hollande

à franceinfo

Certains hollandais n'écartent pas ce scénario. "Déjeuner cordial", "ambiance de travail" : la pauvreté des éléments de langage qui leur ont été distribués interroge. "Cela ne nous dit pas lequel des deux y va. Cela peut même vouloir dire que François Hollande renonce", peste un parlementaire, qui ferraille pourtant chaque jour pour défendre le président et en a franchement marre de "faire le petit télégraphiste", "surtout quand on ne me donne rien à télégraphier."

À gauche, ras-le-bol de la guerre des chefs

"Que les chefs à plumes règlent leurs problèmes. Nous, on va combattre la droite !" C'est en substance ce que plusieurs jeunes élus et même certains ministres seraient en train de se dire. "Depuis 48 heures, on s'appelle", assure l'un d'eux, qui ne veut pas subir éternellement la guerre des chefs.

L'idée n'est pas de créer un courant, qui déboucherait sur une candidature de plus, mais plutôt de faire émerger quelques idées contre la droite. Qu'on se le dise : à gauche, "il n'y a pas que les vieux hiérarques vermoulus", explique un proche de François Hollande.

Le centre-droit ne soutient François Fillon... qu'en partie

"Nous, jeunes de l'UDI, souhaitons aujourd'hui apporter notre soutien à Emmanuel Macron" : voilà ce qu'on peut lire dans une tribune publiée sur Facebook, où 130 dirigeants, élus et militants centristes de l'UDI Jeunes, appellent à soutenir la candidature de l'ex-ministre de l'Économie.. alors que le président de leur parti, Jean-Christophe Lagarde, s'est lui déclaré dès dimanche favorable à une discussion avec François Fillon. Mais l'UDI Jeunes est elle-même divisée : une partie des jeunes militants de Loire-Atlantique indique qu'elle ne rejoindra pas Emmanuel Macron.

La note du débrief

C'est un 9 sur 20 pour le collectif "Les Jeunes avec Macron", qui lance un site de "fact-checking" sur les idées de son chouchou sur les discriminations, les réfugiés, le renouvellement démocratique ou encore le Brexit. Un "fact-checking" maison... "en toute indépendance", disent les Jeunes avec Macron. L'auto fact-checking, il fallait y penser...

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