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Le débrief politique. Macron président, l'État sans état de grâce

Première manifestation du "front social" de l'ère Macron, En Marche change de nom et de visage, Luc Chatel renonce... Tout ce qu'il ne fallait pas rater dans l'actualité politique de lundi 8 mai avec Yael Goosz. 

Article rédigé par franceinfo, Yaël Goosz
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5min
Première manifestation contre Emmanuel Macron, à Paris, le 8 mai 2017 au lendemain de sa victoire à l'élection présidentielle. (JOEL GOODMAN/LNP / MAXPPP)

"En Marx", première manif contre Macron

Macron le jour d'après, c'est d'abord cette photo sous l'Arc de Triomphe ce lundi matin. Un 8-Mai pour passer symboliquement le flambeau au huitième président de la Ve République. Passation de pouvoir avant l'heure entre Hollande l'ancien et Macron le jeune. 

On retiendra aussi cette poignée de main virile et chaleureuse avec Nicolas Sarkozy et ce petit commentaire, ensuite, de l'ancien président : "Je sais d'expérience que maintenant 'le difficile' commence." Servir l'État sans état de grâce, c'est aussi ça qui attend Emmanuel Macron.

Dimanche soir, il y avait de la ferveur, de la joie, et même un Hymne à la joie, au pied de la Pyramide du Louvre à Paris. L'émotion des marcheurs arrivés au bout de leur pari. Et déjà, le jour d'après avec la première manif contre Macron, lundi. A l'appel de sections CGT, Sud et Unef. "En Marx", pouvait-on lire sur les banderoles, place de la République à Paris. "On est en train de nous présenter le Macron soleil !, lance un manifestant à franceinfo. Un type qui a fait dépenser 40 milliards d'euros pour ne créer aucun emploi en deux ans. Et ces populations-là, qu'est-ce qu'on va leur dire ? Devenez millionnaires ? Créer des start-up ?"

Bayrou met de l'huile 

Comme un premier tour de chauffe avant septembre. Emmanuel Macron, futur roi soleil des ordonnances ? François Bayrou met déjà de l'huile dans les rouages: "Je sais depuis longtemps que, quand on a des décisions qui sont difficiles à prendre, c'est bien d'avancer mais c'est bien en même temps de dialoguer et d'essayer de trouver la meilleure démarche possible." Alors qui sera son Premier ministre ? Pas d'horoscope politique, on sera tous fixés lundi 15 mai au plus tard après la passation à l'Élysée, dimanche matin.

En Marche, changement de nom et de visage

La marche vers l'Élysée, c'est fait. La marche vers l'Assemblée, pas encore. Emmanuel Macron y travaille. Les sept prochains jours seront décisifs, du choix du Premier ministre à la composition du gouvernement en passant par le remaniement au sein de sa jeune formation qui vient d'être rebaptisée. "Nos candidates et nos candidats seront rattachés administrativement à l'étiquette 'La République en marche' et s'engageront donc à s'inscrire dans le groupe parlementaire du même nom", a dit tout à l'heure Richard Ferrand, le secrétaire général d'En Marche, au micro de franceinfo.

Changement de nom et changement de visage à la tête du mouvement. Ce lundi, à son QG, Emmanuel Macron a présenté sa démission. Les clés sont confiées, par intérim, à Catherine Barbaroux. À 69 ans, cette figure discrète de la gauche a été présidente de l'association pionnière du micro-crédit en France et en Europe, l'Adi, et a servi comme déléguée générale à l'emploi, sous les ministres Aubry, Guigou, Fillon et Borloo. L'action plutôt que les guéguerres politiques, on est en plein dans la philosophie Macron qu'elle a rejoint au tout début de l'aventure. Et puis, on l'apprend ce lundi soir, Donald Trump vient d'appeler Emmanuel Macron pour le féliciter de sa victoire.

Baroin, la méthode Coué

"La République en marche" est donc le nouveau porte-étendard des candidats macronnistes aux législatives. Après avoir semé la pagaille chez les socialistes, Emmanuel Macron espère faire de même chez Les Républicains. "La République en Marche" et "Les Républicains"... tiens, tiens, ça sonne presque pareil.

De quoi déstabiliser encore un peu plus François Baroin et ses troupes. Objectif officiel chez LR : obtenir plus de 289 députés. La revanche au parlement, la majorité absolue, la cohabitation. Mais, derrière le discours, en off, personne ne croit à la cohabitation, à commencer par François Baroin lui-même. Ce dernier a récemment confié à un député : "Si on a 150 députés c'est bien, 120 c'est pas mal, 100 c'est un échec." L'heure est à la méthode Coué.

L'info du débrief, pas de législatives pour Luc Chatel

L'ancien ministre Luc Chatel ne participera pas aux législatives. Le député de la Haute-Marne, porte-parole fidèle jusqu'au bout à François Fillon, jette l'éponge au nom du "renouvellement".

Le Pen, le dance floor avant l'explication de texte

Et pendant ce temps-là, au FN, le plafond de verre est toujours là. On a vu Marine Le Pen sur le dance floor du Chalet du Lac dimanche soir, avant la nécessaire explication de texte. Réunion au QG mardi matin. Chaque circonscription est passée à la loupe. Sauf surprise, Marine Le Pen sera candidate à Hénin-Beaumont. La campagne des législatives pourrait bien être plombée par ses ennuis avec la justice et la levée de son immunité parlementaire à Bruxelles.

La note du débrief : 0,666/20 pour Christine Boutin

0,666 pour Christine Boutin et ses tweets limite complotistes. Sur son compte, celle qui a appelé à voter Le Pen ironise sur le score d'Emmanuel Macron, 66,06 %, allusion au chiffre du diable. Da Vinci Code, Le Louvre, l'enfer : assez de "fake news", assez de tweets aussi nuls. Franchement ça fatigue.

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