Cet article date de plus de sept ans.

Le débrief politique. Les banlieues dans le viseur des candidats à la présidentielle

Les réactions politiques suite aux manifestations de soutien à Théo, la peur d'un embrasement des banlieues, la suite de la campagne de François Fillon. Tout ce qu'il ne fallait rater de l'actualité politique du lundi 13 février avec Yannick Falt.

Article rédigé par franceinfo, Yannick Falt
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des affrontements ont éclaté à Bobigny, le 11 février 2017, entre habitants et police. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

Polémique autour des banlieues

Bobigny, Argenteuil, les Ulis, la Seine-Saint-Denis, le Val-d'Oise, l'Essonne... Les incidents sont localisés pour l'instant, mais ils prennent de l'ampleur depuis la violente arrestation de Théo à Aulnay-sous-Bois. Plusieurs voix à droite réclament l'interdiction pure et simple des manifestations de soutien. C'est le cas notamment d'Eric Ciotti, l'élu des Alpes-Maritimes spécialiste des questions de sécurité, qui explique "qu'il faut que le gouvernement, qui était aux abonnés absents face à ces manifestations, prennent ses responsabilités."

Le gouvernement, par sa passivité, a entretenu ce climat.

Eric Ciotti, député Les Républicains des Alpes-Maritimes

à franceinfo

Le Front national, de son côté, lance une pétition pour soutenir les forces de l'ordre, avec en mot clé sur Twitter : "JeSoutiensLaPolice". La présidente du FN a dénoncé elle aussi la passivité du gouvernement, lors d'un déplacement à Nice, lundi 13 février. Selon elle, "on savait pertinemment (...) que cette manifestation allait dégénérer et servir d'excuse à des centaines de voyous pour tout dévaster (...), ajoutant que le gouvernement a peur, et il n'y a rien de pire qu'un gouvernement qui a peur."

Le gouvernement a-t-il peur ?

Marine Le Pen met en effet le doigt là où cela fait mal, car on se souvient de l'embrasement des banlieues en 2005, ce qui serait un scénario catastrophe à deux mois de l'élection présidentielle.

L'Élysée et Matignon assurent qu'ils gardent la tête froide, car des manifestations qui dégénèrent, on a déjà connu cela lors du quinquennat, explique l'entourage du Premier ministre, Bernard Cazeneuve.

Le gouvernement souhaite afficher son respect pour chacun des deux camps : François Hollande était dès mardi 7 février au chevet de Théo et vendredi il sera à Dreux et Chartres auprès des policiers.

La leçon de François Hollande aux candidats

Le président François Hollande en profite pour donner des leçons aux candidats de gauche. Un de ses proches conseillers, faussement étonné, pose la question : "Mais que font Benoît Hamon et Emmanuel Macron ?"

Nous sommes peut-être à un tournant de la campagne, et les deux candidats sont apathiques, alors que Marine Le Pen, elle, se montre offensive.

Et François Fillon ?

Le candidat de la droite à l'élection présidentielle a été l'un des premiers, dimanche 12 février, à s'interroger sur l'autorisation du rassemblement de soutien à Théo. Il a publié un communiqué dans lequel il pointe "la responsabilité du gouvernement".

Mais cela reste difficile pour François Fillon de faire campagne, plombé par l'affaire Penelope, qui a parasité son déplacement à la Réunion. Une trentaine de manifestants anti-Fillon ont accueilli le candidat lors de son troisième jour sur l'île.

La note du débrief 

C'est un 9/20 pour les équipes de campagne des candidats de gauche. Que ce soit Hamon, Macron ou Melenchon, aucun d'entre eux ne diffusent d'agenda hebdomadaire aux journalistes. Combien de déplacements ? Où ? Tout est annoncé au dernier moment. La palme revenant à Benoît Hamon... Sans note, cela donnerait "médiocre", "peut mieux faire" ou "en cours d'acquisition".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.