Le débrief politique. Hollande, la proposition faite à Sarkozy
Hollande et Sarkozy dans un même avion pour les obsèques de Shimon Peres, la colère froide de Sarkozy, Dupont-Aignan qui s'engage pour le papier, Juppé qui savoure... C'est le débrief politique, avec Yaël Goosz.
Deux hommes et un Falcon
Deux présidents sur un même vol : c'est la conséquence de l'invitation faite par François Hollande à Nicolas Sarkozy d'embarquer dans l'avion présidentiel pour assister aux obsèques de Shimon Peres, vendredi 23 septembre à Jérusalem. Selon l'Elysée, Nicolas Sarkozy a accepté, et selon l'entourage de Nicolas Sarkozy, prendre le même vol "ne pose aucun problème".
C'est le Falcon 7X qui doit transporter le président en exercice, François Hollande, et son prédécesseur, Nicolas Sarkozy : l'Airbus présidentiel est en maintenance. La dernière fois que les deux hommes ont partagé un déplacement, en 2013, c'est sur un deuxième Falcon, le "spare", que Nicolas Sarkozy avait volé, pour se rendre aux funérailles de Mandela... Cette fois, en pleine campagne des primaires, chaque image compte.
Loi de finances : "sérieux" ou "improbable" ?
Le projet de loi de finances a été présenté mercredi 28 septembre, en conseil des ministres. La bataille du budget peut commencer... et la bataille de la com : 9 milliards de dépenses nouvelles, mais promis, ce budget est "sérieux", selon Bercy. Pas facile de tenir ce discours quand un organisme indépendant, le Haut conseil des finances publiques, présidé par un ex-socialiste, Didier Migaud, dit que le gouvernement "s'écarte du principe de prudence"... 2,7% de déficit l'an prochain, c'est une hypothèse "improbable", selon Migaud. Le patron des députés PS Bruno Le Roux lui répond sèchement...
La dernière fis que Didier Migaux a dit que cela lui semblait improbable, il s'est trompé. C'est tenable. Les années précédentes, c'est le président de la Cour des comptes qui s'est trompé, pas le gouvernement
Pégard à Versailles, une des dernières nominations du quinquénat
L'ancienne journaliste Catherine Pegard rempile pour 3 ans, pour un deuxième mandat à la tête du domaine de Versailles. L'Elysée fait valoir mercredi 28 septembre son "bon bilan" et le "respect de toutes les sensibilités", pour expliquer la prolongation de son mandat à la tête de l'établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles.
Nicolas Dupont-Aignan signe pour le papier
Le candidat souverainiste de Debout la France veut sauver la propagande papier ! Toutes ces professions de foi qui inondent vos boîtes aux lettres quand approchent les élections... Selon Bercy, la fin du papier, remplacé par Internet, ce serait une économie de près de 170 millions d'euros ! Pour Dupont-Aignan, la dématérialisation, c'est non.
20% des Français n'ont pas accès à Internet, parce que ça ne marche pas. Et puis l'enveloppe électorale avait l'immense avantage de mettre sur un pied d'égalité le riche et le pauvre, le connu et le pas connu, le membre d'un parti et l'indépendant
Ce que Nicolas Dupont-Aignan ne dit pas, c'est qu'en 2012, la campagne papier a représenté l'équivalent de 105 hectares de forêt abattues ! Cette polémique sur le papier revient tous les ans depuis 2014, c'est la troisième tentative du gouvernement pour en finir avec le papier. A chaque fois, les parlementaires ont fait bloc pour maintenir l'envoi systématique des professions de foi aux électeurs.
Les sarkozystes font bloc face à "l'acide"
Après la sale journée d'hier, entre Buisson, Khadafi et sondage en baisse, Nicolas Sarkozy a pris la parole, à son QG, devant 80 parlementaires, mercredi 28 septembre. Etaient notamment présents François Baroin et Laurent Wauquiez. Le message délivré : tout va bien ! "Il faut résister à l'acide médiatique", "Je n'ai jamais perçu aussi clairement l'humeur du pays", a dit à ses troupes Nicolas Sarkozy... Un Nicolas Sarkozy de très mauvaise humeur quand on lui parle de France 2 : Envoyé spécial sur l'affaire Bygmalion jeudi 29 septembre, Patrick Buisson chez Pujadas, au 20 Heures du mercredi 28 septembre... "Quel coup de pub !", se plaint l'ancien président.
Sur les révélations de Mediapart, Nicolas Sarkozy ironise devant ses proches... "En 2012, c'était l'affaire Bettencourt et, déjà, la Libye. Bettencourt ? Ça s'est soldé par un non lieu et une relaxe... La Libye ? A l'époque, j'étais censé avoir touché 50 millions d'euros, maintenant, c'est 6,5 millions. Mesdames, si vous vouliez m'épouser pour ma fortune..."
Bientôt on va m'accuser d'avoir noyé le ministre du Pétrole libyen
Nicolas Sarkozy est en meeting, mercredi 28 dans l'Oise, avec Eric Woerth. Le "peuple de droite" est plus que jamais la cible de Nicolas Sarkozy. Au moment où certains appels fleurissent pour inciter les électeurs de gauche à se déplacer pour voter Juppé, Sarkozy répond par un "Ne vous laissez pas voler votre primaire !" qui sera le fil conducteur des prochains meetings.
Alain Juppé savoure les ralliements
Pendant ce temps là, Alain Juppé engrange les soutiens. Au centre, au sein de l'UDI, comme le révélait sur franceinfo Yannick Falt, mercredi 28 septembre, et à droite d'Hervé Mariton, le candidat malheureux de la primaire, à qui il a manqué 24 parrainages d'adhérents.
Je suis très heureux du soutien d'Hervé Mariton. J'aurais aimé qu'il soit candidat, c'est un homme sérieux, qui a des convictions. Certaines que je ne partage pas.
Hervé Mariton sera à Villeurbanne jeudi 29 septembre, aux côtés du président de région Laurent Wauquiez, pour un meeting d'Alain Juppé. L'affiche Wauquiez-Juppé, c'est rare, ce sera 50 nuances de droite.
La note du débrief
9 sur 20 pour Hervé Mariton. Car se rallier si tôt, c'est se brader un peu vite. C'est perdant-perdant... Quand on veut peser, il faut se faire désirer ! Souvenez vous d'Arnaud Montebourg en 2011... Alain Juppé aurait pu faire fructifier ce ralliement dans les derniers jours de campagne, Hervé Mariton aurait laissé vivre le suspens, le temps de laisser passer les trois débats télé... Là, pschit ! tout est dit, on est le 28 septembre et on passe à autre chose.
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