Cet article date de plus de huit ans.

Le débrief politique. Hausse du chômage : du pain béni pour l'opposition

Nicolas Sarkozy et Eric Woerth n'ont pas manqué de tâcler la politique de François Hollande après la publication des mauvais chiffres du chômage. Le chef de l'Etat, lui, était à Calais pour parler immigration. 

Article rédigé par franceinfo, Yannick Falt
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5min
"On a l'impression avec François Hollande qu'on est condamnés à perpétuité" a déclaré Eric Woerth, ancien ministre du Travail, après la publication des chiffres du chômage.  (JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP)

L'augmentation du chômage de 1,4% en août dernier est un véritable coup de massue pour le gouvernement sur le front de l'emploi. Et on commence par ce coup de massue pour le gouvernement sur le front de l'emploi. +1,4%, c'est la plus forte hausse depuis plus de trois ans. Cela signifie 50 000 chômeurs de plus. Une augmentation catastrophique pour François Hollande qui a conditionné sa candidature à l'inversion de la courbe. Et c'est du pain béni pour l'opposition. "On a l'impression avec François Hollande qu'on est condamnés au chômage à perpétuité et c'est pas vrai. C'est juste qu'on fait pas ce qu'on doit faire" a commenté Eric Woerth, l'ancien Ministre du travail. 

De son côté, Nicolas Sarkozy n'a pas tardé à réagir. Pour l'ancien chef de l'Etat, un "changement de politique économique, est la seule alternative possible." Comprenez, pas de salut sans alternance...

François Hollande mobilisé sur la question de l'immigration 

Aujourd'hui, François Hollande ne parlait pas emploi mais immigration. Le chef de l'Etat était en déplacement à Calais. François Hollande se démultiplie sur le terrain en ce moment : congrès des pompiers samedi à Tours, petit crochet par Blois pour rencontrer des militants, hommage aux harkis dimanche aux Invalides et donc aujourd'hui déplacement à Calais pour défendre sa politique migratoire. "Je suis venu ici à Calais pour dire à des habitants exaspérés que nous sommes sur la voie d'une solution et que nous les protégeons autant que nécessaire" a déclaré François Hollande. Le président de la République a d'ailleurs annoncé que le démantèlement de la "jungle" de Calais interviendrait avant la fin de l'année.  François Hollande l'a martelé dans son discours, le deuxiième discours de la journée (Il n'était pas question de calendrier dans sa première alllocution). Et il était donc urgent de repréciser les choses alors que Calais est plus que jamais un enjeu électoral.

Alain Juppé prend ses distances une fois de plus avec Nicolas Sarkozy... 

Alain Juppé, maire LR de Bordeaux, appelle les élus municipaux à "faire des efforts" pour mieux accueillir les réfugiés. Coup double : il se démarque donc de Nicolas Sarkozy et de Laurent Wauquiez, le Président de la région Auvergne-Rhône Alpes qui a lancé une pétition contre la répartition des migrants proposée par le gouvernement.

... Mais il est rattrapé par son rival dans les sondages

Ce n'est pas un sondage, mais LE sondage. Le seul crédible aujourd'hui car il est réalisé avec 18 600 personnes précisément. Bien loin des échantillons à 1 000 sondés, voire moins. Une enquête Ipsos pour le CEVIPOF, le centre de recherches de Sciences Po. Le sondage confirme la dynamique Sarkozy à deux mois de la primaire. Au premier tour, Alain Juppé n'a plus que quatre points d'avance sur Nicolas Sarkozy. Il a perdu un point par rapport à la dernière enquête d'opinion d'Ipsos menée en juin dernier. Les deux autres enseignements de ce sondage, c'est le bon score d'Emmanuel Macron (entre 10 et 14%) au 1er tour de la présidentielle et la participation peut-être plus importante que prévue d'électeurs qui n'appartiennent pas à la droite républicaine. Selon ce sondage, sur les personnes certaines d'aller voter à la présidentielle en 2017, 10% seraient des sympathisants de gauche et 10% du Front National, soit 20% au total. 

Un rapport pour rendre l'action du gouvernement plus efficace 

 

Comment rendre plus efficace l'action du gouvernement ? C'est l'objet d'un rapport publié dans les jours qui viennent. Ses deux auteurs, les ministres Thierry Mandon et Matthias Fekl ont rencontré François Hollande lundi 26 septembre. Et ils proposent pas exemple de politiser davantage la haute fonction publique, un peu comme aux Etats-Unis où on parle "d'administration Obama." C'est le "spoil system" pour que les directeurs d'administrations centrales soient nommés par le Président en début de mandat en fonction de leur orientation politique. L'objectif c'est d'accélérer le temps entre la décision politique et son aplication et éviter les freins administratifs.

 

La note du debrief 

4 sur 20 pour les proches de François Hollande qui le poussent à se représenter. Ou 4 comme erreur 404, cette page n'existe pas. Un site internet baptisé "Notreideedelafrance.fr" devait être lancé à 18h, lundi 26 septembre, avec notamment une tribune signée par des jeunes appelant le chef de l'Etat à rempiler. Le site n'est finalement pas prêt. Le lancement est reporté. Le slogan de François Hollande, vous le savez, c'est : "Ça va mieux." On aurait plutôt tendance à dire :  "Quand ça veut pas, ça veut pas"...

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.