Le débrief politique. François Fillon soutenu par le clan Sarkozy mais soupçonné par la justice
François Fillon éclaboussé par des révélations d'emplois présumés fictifs, Emmanuel Macron soupçonné d'avoir utilisé l'argent public pour sa campagne et François de Rugy qui fait de l'humour sur Twitter. Tout ce qu'il ne fallait pas rater de l'actualité politique du 25 janvier avec Yael Goosz.
François Fillon empêtré dans le PenelopeGate
Au lendemain des révélations du Canard Enchaîné sur l'emploi de Penelope Fillon comme attachée parlementaire de François Fillon, le candidat de la droite à la présidentielle, la justice s'en mêle. Mercredi après-midi, le parquet financier a ouvert une enquête pour détournement de fonds publics et abus de biens sociaux. En clair, il s'agit de savoir si oui ou non Penelope Fillon a bénéficié d'un emploi fictif,
en étant rémunéré pendant 8 ans, comme attachée parlementaire, par son mari puis par son suppléant à l'Assemblée Nationale. Autant dire que l'escapade bordelaise du candidat n'a pas été une partie de plaisir.
La réaction (en son) de François #Fillon : reportage à Bordeaux de @M_Mondoloni pic.twitter.com/69zO8mdEpl
— franceinfo (@franceinfo) January 25, 2017
La misogynie comme ligne de défense, c'est un peu court. "Il faut vite qu'il règle le problème", s'inquiète un cadre des Républicains. Pour l'instant, c'est "vigilance orange." Mais un élu proche de Nicolas Sarkozy voit rouge, comme nostalgique de la riposte. "Chacun son style, nous, on savait s'y prendre, on dégainait notre avocat Thierry Herzog, on faisait tout de suite un 20 heures à la télé, on stoppait l'hémorragie..." dit-il. Bref, Sarko savait faire, il avait une "firme", qui "ripostait".
Les Sarkozystes tous derrière... Fillon
Pure coïncidence ; c'est justement mercredi matin que les sarkozystes scellaient leurs retrouvailles dans un restaurant du 7ème arrondissement à Paris. Pas chez François, mais Chez Françoise. Alors, rien à voir avec le timing de l'affaire, c'était à l'agenda depuis une semaine. 57 parlementaires orphelins se sont réunis autour de Pierre Charon et Brice Hortefeux, pas pour mettre de l'huile sur le feu, mais bien pour canaliser le mouvement, la parole, y compris celle de Rachida Dati, présente lors de cette réunion. Un mot d'ordre a été lancé : "Personne, parmi nous, n'est l'héritier de Nicolas Sarkozy, nous sommes là pour faire gagner François Fillon."
Et le message de Patrick Stefanini, le directeur de campagne a été reçu 5 sur 5. Il faut remplir à fond La Villette dimanche prochain pour le premier gros meeting du candidat. Tous les sarkozystes derrière Fillon, c'est beau comme un conte de fée...
Un mormon dans l'équipe Fillon ?
Mardi à l'Assemblée Nationale, la ministre Laurence Rossignol a évoqué la présence d'un Mormon dans l'équipe Fillon. Et c'est vrai. Le Monsieur fiscalité de la campagne est Mormon et il s'appelle Dominique Calmels. Un Mormon dans l'équipe, "après tout c'est son droit, c'est la laïcité", disent les fillonnistes. Mais ça commence à faire beaucoup de connexion avec le divin.
Des révélations embarassantes sur la campagne Macron
Emmanuel Macron, lui aussi, est secoué par les révélations du livre de nos confrères de Radio France, Marion Lhour et Frédéric Says ; Dans l'enfer de Bercy, publié aujourd'hui aux éditions Lattès. Dans le livre, on apprend que le ministre se servait de Bercy comme base arrière pour préparer sa candidature, 120 000 euros de frais de représentation, soit 80% de son enveloppe annuelle, dépensée en l'espace de 8 mois l'an dernier. Double casquette ? "J'ai toujours respecté les règles de la République avec beaucoup de scrupules" a réagi l'intéressé depuis le Liban où il est en visite. Et Emmanuel Macron a ajouté : "Je suis un ministre qui a été engagé au service de la France et donc que ceux qui diffament s'occupent de leurs propres turpitudes."
La note du débrief
C'est la note du bon mot. 15 sur 20 pour François de Rugy qui a tout le temps de poster sur le réseau social Twitter depuis qu'il a perdu la primaire. Le député écolo détourne la célèbre attaque de Fillon contre Sarkozy dans la primaire.
Qui imagine le général De Gaulle embauchant "tante Yvonne" comme collaboratrice parlementaire avec 500000€ de salaire sur 8 ans ? pic.twitter.com/zNSzMhAkH1
— François de Rugy (@FdeRugy) January 25, 2017
A 4 jours du gros meeting de La Villette, l'équipe Fillon a intérêt à muscler sa contre-attaque.
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