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Le débrief politique. Clap de fin pour les grands meetings

Dernières grand-messes de campagne pour beaucoup de candidats à quatre jours du premier tour, un bol d'air de la dernière chance, une photo difficile à attraper ... Tout ce qu'il ne fallait pas rater dans l'actualité politique de mercredi 19 avril avec Yael Goosz.

Article rédigé par franceinfo, Yaël Goosz
Radio France
Publié
Temps de lecture : 6min
Meeting d'Emmanuel Macron à Bercy le 17 avril 2017. (DENIS MEYER / HANS LUCAS)

Les trois derniers jours

Stop ou encore ? Dimanche soir, il ne restera plus que deux des 11 prétendants à la fonction suprême. Demain soir, c'est à la télévision que ça se passe, avec une succession d'entretiens jusqu'à minuit sur France 2, soit 11 fois 15 minutes pour convaincre. Jean-Luc Mélenchon a finalement accepté après avoir mis le souk dans la programmation initiale. C'est son refus d'un dernier débat à 11 qui a pris de court nos collègues de France Télévisions. Vendredi, chaque candidat sera encore sur le pont. Chaque équipe y va de sa promesse d'une ultime surprise pour tenter d'arracher encore quelques voix.

En attendant, ce mercredi marque la fin des grand-messes, des grands meetings avant le premier tour de l'élection présidentielle. Pour tous ou presque. François Fillon réserve une dernière surprise pour vendredi et Emmanuel Macron a encore Rouen (Seine-Maritime) et Arras (Pas-de-Calais) à son agenda ce jour-là.

Hamon prend l'air

Pour cette tournée d'adieux ou d'attente avant le second tour, on commence en plein air, Place de la République à Paris pour Benoît Hamon. Il fait bien frais, mais le candidat PS tente de réchauffer le cœur de la gauche ce mercredi soir même si ce n'est pas la marée humaine rassemblée par Jean-Luc Mélenchon le mois dernier. "Je viens par compassion à l'égard de Hamon", dit l'un des participants. "Je pense qu'il a raison trop tôt. Si ce n'est pas ce tour là, ce sera celui d'après", indique une jeune femme. La maire de Lille, Martine Aubry, est aussi présente à ce meeting en plein air.

Et pendant ce temps, les socialistes sont déjà dans "l'après". Le Premier ministre, Bernard Cazeneuve, l'a dit hier aux députés PS, il est "disponible" pour la bataille des législatives. Dimanche soir, un bureau national extraordinaire est convoqué à Solferino. C'est là que sera scellée la stratégie pour les législatives. Quel avenir pour l'accord avec EELV et le PRG ? Quelle position vis-à-vis des candidats de En Marche. 

Et puis, il y en a un qui est passé du rose au bleu sur ses tracts, c'est Manuel Valls. L'ancien Premier ministre remet une pièce dans la machine anti-Hamon, il écrit aux habitants d'Evry (Essonne) pour leur dire pourquoi il faut voter Macron.

Macron en terre socialiste

Emmanuel Macron, lui, a choisi Nantes, ville socialiste, pour sa dernière démonstration de force avec, sur la scène du Zénith, Jean-Yves Le Drian "et, en même temps", Daniel Cohn-Bendit. Mais l'un des deux restera sur sa chaise, c'est le ministre de la Défense en exercice. Sur la dernière ligne droite, le candidat de En Marche s'est donné un objectif : convaincre les derniers indécis. Il a promis à son entourage de rester sur les fondamentaux ce mercredi soir pour que, dimanche, tous les électeurs identifient sa candidature à quelques principes et mesures bien précis.

Fillon/Juppé, la photo qui arrange

Pas de meeting à droite mais une photo : Alain Juppé et François Fillon. Qu'elle a été difficile à faire, cette photo ! Il a fallu changer de décor parce que les étudiants de l'école 42, qui forme aux métiers du numérique, freinaient des quatre fers. Donc, la petite musique de l'union a été jouée chez Deezer, la plateforme de musique en ligne. Alain Juppé, le candidat malheureux à la primaire de la droite et du centre, a fait comme s'il n'y avait pas de fausses notes avec François Fillon 
malgré son aversion pour Sens commun, le bras politique de La Manif pour tous. "Si je répondais à tous les ragots qui circulent sur vos ondes, on ne serait pas couché", a déclaré Alain Juppé.

Un apéro pour Mélenchon et Iglesias

Et un peu joueurs, au même moment, certains salariés de Deezer diffusaient en boucle des vidéos de Jean-Luc Mélenchon sur leurs ordinateurs. Quelles nouvelles, tiens, du candidat de La France insoumise ? Séquence émotion aujourd'hui avec un retour dans le Jura, à Lons-le-Saunier où il a été lycéen. En attendant, vendredi, un apéro est prévu avec le leader espagnol de Podemos, Pablo Iglesias.

À Marseille, Le Pen surfe sur l'actualité

Et, pendant que Nicolas Dupont-Aignan s'offre le Cirque d'Hiver à Paris, Marine Le Pen, elle, mobilise une dernière fois ses troupes au Dôme de Marseille (Bouches-du-Rhône) : 50 bus affrétés et 6 500 personnes attendues. C'est là, à Marseille, que les deux suspects qui projetaient un attentat sur l'un des candidats ont été arrêtés ce mardi. Et, justement, Marine Le Pen surfe sur l'actu avec une ligne très droitière : immigration, insécurité, terrorisme. La ligne sociale de Florian Philippot est rangée au placard jusqu'à dimanche. Dans l'état-major frontiste, on insiste : "C'est bien Marine Le Pen qui était dans le viseur". Et puis, ce mercredi soir, retour au pupitre de Marion Maréchal Le Pen, la nièce de la candidate.

La note du débrief : 7/20 pour Fillon 

La note de l'ingratitude : 7/20 pour François Fillon. Mais Nicolas Sarkozy a très envie de lui mettre un zéro. Pas un seul remerciement public du candidat Les Républicains, ni en meeting, ni sur les réseaux sociaux, alors que l'ancien président a pris le temps de poster une vidéo qui dégouline d'encouragements ce mardi sur Facebook. Nicolas Sarkozy n'a pas apprécié. "Ce ...... tuuuuuuuut....aurait quand même pu me remercier", a-t-il lâché à l'un de ses proches. On ne vous dira pas ce qu'il y avait derrière le tuuuuuuuuuu. Mais ce qu'on sait, c'est qu'il a pris l'avion pour Munich, Nicolas Sarkozy, et qu'il n'y a plus de rencontre prévue avec François Fillon ce jeudi matin.  

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