Consommation : attention aux arguments de vente sur les produits alimentaires
Gros plan, avec "60 millions de consommateurs", sur les allégations nutritionnelles et de santé sur les produits. Allégations qui parfois flirtent avec le mensonge. D’après une enquête de la Répression des fraudes, publiée l’an passé, 44% des produits alimentaires affichant une allégation ne sont pas dans les clous règlementaires.
Il faut commencer par distinguer une allégation nutritionnelle d’une allégation santé. La première suggère ou implique qu’une denrée alimentaire possède des propriétés nutritionnelles bénéfiques particulières. C’est par exemple la mention "allégé en sucres" que l’on peut voir sur les emballages de yaourts ou de compotes, notamment. La seconde va plus loin, puisqu’elle suggère un lien avec la santé ; il s’agit par exemple des produits laitiers affichant que "le calcium est nécessaire à une croissance et à un développement osseux normaux des enfants" ou encore qu’une margarine riche en huile de colza "aide à réduire le cholestérol". Ce n’est pas faux. Mais attention, une allégation santé ne doit jamais prétendre que l’aliment prévient ou guérit une maladie. Il ne s'agit pas de médicaments.
On ne peut pas toujours se fier à ces allégations, loin de là. D’abord, fuyez les produits qui se présentent comme une solution pour soigner ou empêcher l’apparition d’une maladie, par exemple un yaourt affirmant que "le calcium prévient l’ostéoporose." C’est interdit par le règlement européen qui encadre, depuis 2007, toutes ces allégations.
Une autre entourloupe que les industriels utilisent parfois : indiquer une allégation santé qui ne figure pas sur la liste des formulations autorisées par la Commission européenne, telles que "La noix de coco facilite la digestion". Enfin, il faut savoir que, pour l’instant, un aliment même mauvais dans sa composition peut utiliser une allégation. Prenez un jus de fruits plein de sucres : et bien rien n’empêche le fabricant de le présenter comme "riche en vitamine C". Autrement dit, le consommateur sera incité à en boire davantage qu’un autre jus de fruit, sans forcément savoir qu’il ingère en même temps des dizaines de grammes de sucres.
La réglementation devrait se durcir d’ici l’an prochain pour empêcher ce type d’anomalie. En attendant, n’oublions pas qu’une allégation est avant tout du marketing !
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