Qualité des eaux de baignade : l'Autriche en tête du classement européen, la Hongrie parmi les mauvais élèves
Dans le club des correspondants, franceinfo passe les frontières pour voir ce qui se passe ailleurs dans le monde. Aujourd'hui direction Vienne et Budapest où le niveau de pollution des lacs et rivières a été scruté à la loupe par la Commission européenne.
Alors que le début des vacances d'été approche, le club des correspondants s'intéresse, mercredi 29 juin, à la qualité des eaux de baignade à travers l'Europe. La Commission européenne a publié au début du mois un classement de 29 pays (les 27 membres de l'UE ainsi que la Suisse et l'Albanie) en fonction du degré de pollution de leurs mers, lacs et rivières. La France arrive à la 20e place. Nous partons en Autriche, sur le haut du podium et en Hongrie, classé à l'avant dernière place.
En Autriche, de gros investissements pour une eau propre
Après avoir occupé la deuxième place en 2021, l’Autriche arrive, pour la première fois, sur la première marche du podium. Pour ce classement, 22 000 zones de baignade ont été évaluées. Et les résultats autrichiens sont éloquents : sur les 261 sites contrôlés, 255 présentent, selon le rapport, une qualité des eaux "excellente", pour quatre autres, elle est jugée "bonne". Ce qui veut dire que dans 99% des cas, la qualité des eaux de baignade dans le pays est soit bonne, soit excellente. Un résultat quasiment parfait dont s’est félicité le ministre de l’Agriculture, Norbert Totschnig. Selon lui, il s’explique par les mesures et investissements d’un montant de 50 milliards d’euros engagés ces dernières décennies afin de garder les eaux du pays propres. C’est, à ses yeux, une très bonne nouvelle pour le tourisme : cela pourrait en effet attirer les voyageurs, notamment l’été.
Une eau de qualité c'est une bonne nouvelle pour les touristes mais aussi pour les locaux. L'Autriche compte de nombreux lacs dont profite la population, en particulier lors de ces périodes de forte chaleur. Et il y a aussi, bien sûr, le Danube qui traverse notamment la capitale. Il est tout à fait possible d’aller s’y baigner à Vienne, c’est d’ailleurs ce que font des milliers d’habitants chaque week-end. "C'est très important pour moi car en ce moment il fait extrêmement chaud en ville et je préfère aller me rafraîchir dans une eau naturelle que dans des piscines artificielles, témoigne une habitante. Et puis c'est gratuit, on est donc pas empêchés par son salaire car dans les piscines, les prix ne cessent d'augmenter."
Une autre Viennoise, mère de famille, nous raconte, enthousiaste : "C’est super d’avoir un tel accès à la baignade, on y va toujours avec plaisir. Il y a beaucoup d’endroits où l'eau est peu profonde, donc les enfants peuvent y jouer, c’est génial. Il y aussi beaucoup d’infrastructures, c’est parfait comme excursion. Le Danube contribue beaucoup à la qualité de vie à Vienne." La capitale autrichienne vient d’ailleurs, pour la troisième fois, d’être désignée "ville la plus agréable du monde" dans un classement établi par une cellule de recherche affiliée à l'hebdomadaire anglais The Economist.
La Hongrie investit peu dans le contrôle de ses eaux
En Hongrie, 60 % seulement des eaux de baignade sont au-dessus de tout soupçon. C’est un pourcentage inférieur à la moyenne européenne (84,7%). En raison de son climat continental, le pays est soumis a une chaleur torride en été. Les températures avoisinent souvent les 35 voire 40 degrés. Dès le début des vacances scolaires, à la mi-juin, les Hongrois se précipitent au bord de l’eau. Comme l’Autriche, ce petit pays n’a pas d’accès à la mer. On se baigne aussi dans des bras du Danube ou de la rivière Tisza, à l’est du pays. Mais on nage surtout dans les lacs.
Le lieu de prédilection des Hongrois, c’est le lac Balaton. Il se trouve à une heure de route de Budapest. C’est un havre de fraîcheur pour les citadins privés de côtes maritimes. Il accueille en ce moment une épreuve des championnats mondiaux de natation et les compétiteurs espèrent que l'eau est propre. La qualité a été contrôlée mais le lac est très grand, c’est le plus grand d’Europe. Il fait plus de 70 km de long. La qualité de l’eau n’est pas forcément la même sur toutes les rives. Il y a quelques années, des douzaines de nageurs qui participaient à la traversée en nage libre du lac étaient tombés malades en raison de bactéries présentes dans l’eau. L’un des problèmes, c’est la présence de nombreux voiliers sur le lac. En principe, les grands voiliers doivent être équipés de toilettes spéciales pour ne pas polluer l’eau mais le contrôle technique de ces bateaux n’est pas toujours régulier.
Autre problème pointé par l’Union européenne : le manque de données fournies par la Hongrie. Pour 13 % des sites de baignade, aucun relevé n'a été fourni. Certaines rivières, cours d’eau et petits lacs échappent donc au contrôle de la qualité des eaux. Ce problème, on ne le trouve pas seulement en Hongrie. C’est aussi le cas de la Pologne où 35 % des sites de baignade n’ont pu être classés par l’Union européenne, en raison d’un "nombre insuffisant d’échantillons, ou de nouvelles eaux de baignade qui n’ont pas été examinées". Même difficulté en Slovaquie qui, comme la Pologne, figure parmi les derniers rangs du classement. Cela ne veut pas dire que la qualité des eaux de baignade y est médiocre. Mais c’est sans doute dû au fait que les autorités n'investissent pas assez dans le contrôle de la qualité. Il faut dire que la baignade n’est pas le principal atout de la Slovaquie. C’est un pays montagneux et les vacanciers y vont surtout pour randonner, pas tellement pour se baigner.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.