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Lampedusa : les répercussions de la crise en Espagne et en Pologne

Tous les jours, le club des correspondants décrit comment un même fait d'actualité s'illustre dans d'autres pays.
Article rédigé par franceinfo, Marie-Hélène Ballestero - Martin Chabal
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des migrants attendant au port de Lampedusa à leur arrivée, le 18 septembre 2023 (ZAKARIA ABDELKAFI / AFP)

En une semaine, ce sont plus de 12 000 migrants qui sont arrivés sur l'île italienne de Lampedusa. Les images, impressionnantes, ont fait réagir les pays de l'Union Européenne qui se partagent entre appels à la solidarité et discours anti-immigration.

En Espagne, un appel à la solidarité et à une politique migratoire commune

Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a demandé mardi 18 septembre aux pays de l’Union européenne d’être solidaires de la crise migratoire qui sévit actuellement sur l’île italienne de Lampedusa et, de façon générale, avec les pays qui sont en première ligne dans l’accueil des migrants. L'Espagne défend depuis des années une politique migratoire européenne solidaire, où les pays du nord accueilleraient également les migrants, au lieu de tourner le dos aux pays du sud qui sont les principaux touchés. Le ministre José Manuel Albares a insisté aussi sur la nécessité pour les pays de l’UE de se mettre d’accord sur un pacte de migration et d’asile. C’est d’ailleurs l’un des objectifs que s’est fixé le chef du gouvernement Pedro Sánchez lorsqu’il a assumé la présidence espagnole du Conseil de l’UE en juillet dernier. D’après José Manuel Albares, "la solution ne peut être qu’européenne car les gens ne viennent pas dans tel ou tel pays, ils viennent en Europe". Il a critiqué les réponses populistes à la migration, en rappelant la souffrance des migrants qui risquent leur vie.

En Pologne, une campagne électorale anti-immigration cache des visas délivrés contre des pots-de-vin

En Pologne, la crise migratoire de Lampedusa renforce le discours anti-immigration du parti au pouvoir, en pleine campagne électorale. C’est le sujet préféré du PIS ("Droit et Justice"), au pouvoir depuis 2015 : faire peur avec l’immigration qui mettrait la Pologne "à feu et à sang". Dans une vidéo qu'il s'est empressé de publier, le PIS parle d’une armée de migrants qui envahit l’Europe et qui envahira la Pologne si l’opposition remporte les élections. Le parti au pouvoir propose donc de limiter l'immigration au maximum. On constate d'ailleurs, à la frontière avec la Biélorussie, comment ceux qui arrivent à traverser le mur sont repoussés ou mis dans ces centres surveillés. Face au nouveau programme européen de relocalisation des réfugiés, le PIS milite pour que "Varsovie ne devienne pas Lampedusa" et a prévu un référendum sur ce sujet en parallèle du scrutin du 15 octobre.

Pourtant, depuis quelques jours, un scandale agite la Pologne à cause de visas. Des journalistes se sont rendu compte que le PIS donnait des visas contre des pots-de-vin à des réfugiés du Moyen-Orient, d’Afrique et d’Asie. Le ministère des Affaires étrangères aurait reçu jusqu’à 40 000 dollars, pour autoriser, sans aucune vérification, des visas Schengen à entrées multiples. Le quotidien Gazeta Wyborcza parle tout de même de 600 000 visas. Forcément, le parti au pouvoir parle d’une manipulation de l’opposition, et assure qu’il aurait vite géré la crise en interne.

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