Jets privés : le plus grand aéroport des Pays-Bas dit non, les Suisses ne veulent pas s'en passer
Les vols en jets privés, qui émettent 20 fois plus d’émission de CO2 qu’un vol régulier, sont-ils compatibles avec l’urgence climatique ? Non, répond le groupe écologiste à l’Assemblée nationale, qui a déposé une proposition de loi, débattue jeudi 6 avril pour interdire ce mode déplacement jugé beaucoup trop polluant. Le texte, que ne soutient pas la majorité, n’a quasiment aucune chance de passer. Au même moment, le patron du plus grand aéroport des Pays-Bas ouvre des négociations pour interdire les jets privés sur ses pistes. Inversement pas question de s'en passer à Genève, où les vols d'affaires représentent 10 % du trafic l’aéroport international.
Aux Pays-Bas, le plus grand aéroport ne veut plus accueillir les jets privés
L’aéroport d’Amsterdam-Schiphol a annoncé qu’il allait bientôt interdire les jets privés. Dans un communiqué publié mardi, Ruud Sondag, le patron du deuxième aéroport de l’Union européenne après Roissy, a surpris le monde de l’aviation en exposant son plan de réduction de la pollution atmosphérique et sonore. Il ne veut plus ni des jets privés, ni des vols de nuit sur ses pistes et espère voir entrer ces mesures d'ici 2025 ou 2026. Le gouvernement des Pays-Bas a perdu une manche mercredi face aux grandes compagnies aériennes qui contestaient la décision de réduire les vols de 500 000 à 460 000 par an. Le tribunal a estimé qu’il y avait eu un problème de procédure lors de la consultation des parties prenantes.
Genève, dans le top trois des destinations de vols privés en Europe
Entre la finance, la diplomatie, avec l’ONU, ou les séjours dans les stations de ski huppées, on comprend pourquoi Genève, qui est un petit aéroport en termes de passagers commerciaux, est dans le top trois des plus grosses destinations de vols privés en Europe. Cela représente, chaque jour, 10 % de tous les vols de l’aéroport international. D’après les professionnels du secteur, l’aviation d’affaire emploie près de 3 000 personnes et représente 1 % du PIB de Genève. Chez les écologistes suisses, on demande que ces vols soient très lourdement taxés. Mais les Suisses, qui parcourent 9 000 kilomètres en avion chaque année, ont refusé, dans les urnes, de créer une taxe sur les billets d’avion, privés ou non. Le plus gros salon européen où l'on peut s’offrir un jet a lieu... à Genève.
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