Guerre en Ukraine : la Suisse et l'Allemagne coupent toute coopération scientifique avec la Russie
La guerre en Ukraine a un impact sur les recherches scientifiques russes. Dans certains pays, comme l'Allemagne et la Suisse, les partenariats scientifiques avec la Russie et la Biélorussie ont été suspendus.
En Allemagne, les travaux de coopération avec les chercheurs russes suspendus
Le ministère allemand de l'Education et de la Recherche a arrêté tous les travaux de coopération avec les chercheurs russes et biélorusses, dès les tous premiers jours de la guerre en Ukraine. Tous les programmes de recherche financés ou co-financés par la Russie sont suspendus, les bourses accordées à des chercheurs allemands en Russie sont gelées, les conférences bilatérales sont annulées, les échanges de matériels interdits. Ces interdictions concernent aussi bien les instituts publics que les universités, hôpitaux et autres institutions financées par l'Etat. En parallèle, l'Allemagne ouvre ses portes aux chercheurs russes et biélorusses menacés par le régime de Vladimir Poutine, ainsi, évidemment, qu'aux chercheurs ukrainiens.
Les secteurs les plus touchés sont l'espace et la recherche spatiale, et aussi la physique des hautes énergies, un secteur normalement apolitisé, et où la coopération avec la Russie n'a jamais connu de rupture, même du temps de la guerre froide.
En Suisse, l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire ferme ses portes à Moscou
En Suisse, à Genève, le Cern (l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire), a décidé de couper les ponts avec la Russie dès le début du conflit, en la suspendant de son statut d'observateur. Les scientifiques russes et biélorusses qui travaillent au Cern peuvent rester en Suisse jusqu’en 2024. Mais ils ne peuvent plus publier des articles scientifiques avec le nom de leur institution si elle est Russe ou Biélorusse. Sans publication ; pas de visibilité, pas de reconnaissance et donc pas de financement.
Il y a pourtant près d'un millier de scientifiques venus de Russie qui travaillent d’une manière ou d’une autre avec le Cern et qui côtoient des chercheurs ukrainiens, même si peu de chercheurs sont pro-Poutine et pro-guerre. La Russie est le deuxième pays le plus représenté au Cern après les Etats-Unis.
Même si elle est située en Suisse, le Cern est une organisation européenne, d'où sa réaction rapide et ferme face à la Russie. La Suisse, elle, est officiellement neutre. Les universités suisses ont publié un communiqué pour dire que la science ne doit pas servir à soutenir la guerre en Ukraine, mais qu’il ne faut pas punir collectivement les scientifiques russes. Tant que les chercheurs russes ne font pas de vagues, il n’y a pas de raison d’annuler leurs contrats.
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