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Éducation : comment se déroulent les examens de fin d'année scolaire en Belgique, au Royaume-Uni et en Allemagne

Dans "Le Club des correspondants", franceinfo passe les frontières pour voir ce qui se passe ailleurs dans le monde. Aujourd'hui direction la Belgique, le Royaume-Uni et l'Allemagne pour voir de quelle manière les élèves sont évalués en fin d'année scolaire. 

Article rédigé par franceinfo - Angélique Bouin, Emeline Vin, Nathalie Versieux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 8min
Les élèves d'une école secondaire s'assoient à leur place avant le début de leur examen écrit en histoire,
21 avril 2022, Basse-Saxe, Delmenhorst.  (SINA SCHULDT / DPA)

En France, 520 000 lycéens passent mercredi 15 juin l'épreuve du Bac de Philosophie. Depuis sa réforme en 2019, la note du baccalauréat repose à 40% sur du contrôle continu et à 60% sur des épreuves terminales (le français écrit et oral, passé en classe de Première, la philosophie, les épreuves de spécialités et le grand oral, passés en Terminale). Des examens de fin d'année existent également sous différentes formes en Belgique, au Royaume-Uni et en Allemagne. Tour d'horizon

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En Belgique, des examens de fin d’année perturbés par le manque de professeurs 

Les examens de fin d’année ont lieu actuellement et ils sont par endroits perturbés par la pénurie de professeurs. Il y a même des épreuves annulées en Wallonie et en Flandre. La presse belge relate des annulations des deux côtés de la frontière linguistique. Dans le quotidien belge La Libre on peut par exemple lire le témoignage de ce professeur de Physique absent plusieurs fois cette année pour raison de santé qui n’a pas été remplacé suffisamment. Il explique que ses élèves de 4e générale option Science, l’équivalent de la seconde, n’ont pas eu assez de cours pour être évalués lors de l’examen final, qu’il a donc annulé. Mais on ne parle pas là de l’équivalent du bac. En Belgique les élèves sont évalués en juin à la fin de quasiment chaque cycle. Il n’y a pas non plus d‘annulations massives d’examens se défend le gouvernement qui pointe plus des problèmes liés à certaines matières comme les langues ou la géographie.  

Cette situation illustre néanmoins la pénurie de professeurs qui est un gros problème notamment en Flandre. D’après la fédération des écoles privées qui représente 2 400 établissements scolaires pour près d’un million d’enfants et adolescents, certaines matières n'ont pas été enseignées pendant un trimestre entier cette année par manque de professeurs.  

En Belgique le recrutement de professeurs retraités ou d’étudiants pas encore diplômés a été autorisé sous conditions. Ce qui explique en grande partie ce phénomène, c’est l’augmentation de la population scolaire en hausse de près de 5 % ces dix dernières années.

Au Royaume-Uni, une expérimentation de tests 100% numériques pour le brevet

Les jeunes Anglais ont repris depuis mi-mai le chemin des centres d’examens, après deux ans sans baccalauréat ni brevet, retour donc au diplôme classique. Deux-mille-cinq-cents collégiens vont néanmoins passer un double examen cette année. Une centaine d’établissements a été sélectionnée pour participer à une expérimentation qui ne remplacera pas le véritable examen. Les 2500 heureux candidats vont donc devoir passer un "faux" test d’anglais, de sciences et de maths en ligne, en plus de leur "vrai" brevet. L’essai est encadré par l’AQA, l’organisme qui supervise le brevet et le bac.

L’épreuve est présentée comme évolutive. C’est-à-dire que la difficulté des questions posées devrait s’adapter aux réponses déjà fournies par le candidat pour in fine lui attribuer une note qui colle au plus près à son niveau. Même si le directeur de l’AQA espère en finir avec l’atmosphère ultra solennelle du brevet, du bac, le questionnaire 100% numérique se tiendra quand même dans un établissement ou un centre d’examen. L’expérimentation doit durer trois ans.    

L’autorité de régulation des examens espère faire de ce genre d’examen la norme à partir de  2025 et ce pour une multitude de raisons. Si les systèmes avaient été déployés avant la pandémie, il n’y aurait pas eu besoin d’annuler les examens deux années de suite. La technologie permettrait de parer aux imprévus. Il y a cette idée de justesse, on le disait, s’adapter au niveau du candidat. Ensuite il y a l’argument écologique. Entre les 12 millions de feuilles de papier imprimées, la livraison des copies, les emballages : ce sont plus de 600 tonnes de CO2 et 30 tonnes de plastique qui pourraient être économisées chaque année. Mais même si l’expérimentation s’avère concluante, il y aura toujours une dimension écrite aux examens de fin d’année. Les organisateurs tiennent à préserver les compétences d’écriture à la main des collégiens et lycéens.

En Allemagne, l’obtention du bac plus simple dans certains Lander  

Il n’existe pas en Allemagne de système équivalent à celui de l'Éducation nationale. La scolarité relève de la seule compétence des Länder. Résultat, d'un Land à l'autre, les élèves ne sont pas égaux face au bac. Dans certaines régions comme la Bavière, il est difficile à obtenir. Les élèves s'estiment lésés pour leur entrée aux universités. En fonction de la région où ils viennent tous les élèves n'ont pas les mêmes chances d'obtenir le bac.

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En moyenne, 51% des Allemands ont le bac et peuvent donc étudier à l'université. Mais les différences régionales sont élevées. À Hambourg, 55% d'une classe d'âge a le bac, contre 32% seulement en Bavière. Bien sûr, ça ne veut pas dire que les élèves bavarois sont moins bons à l'école. Mais tout simplement que le système est beaucoup plus dur, les élèves y sont plus sévèrement notés, et ils sont donc moins nombreux à intégrer une université, une voie qui reste très élitiste dans le pays. Rappelons qu'en Allemagne, l'apprentissage est beaucoup plus développé qu'en France, et qu'il reste bien souvent la voie royale pour intégrer le marché du travail.  

Il y a bien sûr des critiques face à ces inégalités. D'autant que les conséquences sont lourdes. Il faut savoir qu'en Allemagne, seule la note du bac décide des chances d'obtenir une place à l'université pour les matières les plus demandées comme médecine, architecture, droit, etc. Non seulement les Bavarois sont moins nombreux à obtenir le bac, mais ceux qui l'obtiennent ont en général de moins bonnes notes que les Allemands du nord. Or la demande en médecine est telle que seuls les élèves ayant obtenu un bac avec la note de 20 sur 20 ont une chance d'obtenir une place dans une fac de médecine. Ce n'est pas parce qu'on vient d'un lycée réputé difficile qu'on a en Allemagne de meilleures chances de faire des études plus prestigieuses.

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