Crise du logement : les difficultés des étudiants en Italie et en Espagne
Les étudiants italiens organisent mardi 16 mai une journée de manifestation nationale contre le coût des loyers. 600 euros par exemple pour une chambre à Milan. Ils dénoncent le manque de politiques publiques pour répondre à la crise du logement.
La protestation a commencé le 3 mai dernier, lorsqu'une étudiante de 23 ans a planté sa tente devant l'École Polytechnique de Milan. Elle a campé devant l'établissement pendant une semaine. Cette jeune femme a initié un mouvement, plusieurs groupes d'étudiants, se sont mobilisés à leur tour et de la même manière devant l'université Sapienza de Rome, mais aussi le rectorat et le ministère de l'Éducation, devant les universités de Cagliari, Turin, Florence, Venise, ou encore à Bari.
Quelques avancées pour les étudiants en Italie
Dans ce climat tendu qui a suscité de nombreux débats politiques, la Première ministre Georgia Meloni a décidé d'allouer 660 millions d'euros des fonds européens à la construction de 52 500 logements d'ici trois ans. L'objectif est d'impliquer l'ensemble du système public, ainsi que des entreprises et des opérateurs privés. Mais précisément, la gauche critique cette mesure trop liée au privé et réclame des mesures structurelles.
Quant aux étudiants, les plus radicaux réclament l'abolition de la loi sur la libéralisation du marché qui, selon eux, a permis aux particuliers de spéculer sur les loyers. Ils réclament une augmentation du nombre de résidences étudiantes publiques. Il y a seulement 40 000 lits, soit 5% de la demande.
En Espagne, trouver un logement devient une mission impossible pour les moins de 35 ans
Confrontés à la précarité de l’emploi, à la difficulté à épargner et à des prix de l’immobilier qui se sont envolés, l’accès au logement est très compliqué pour les jeunes en Espagne. Bon nombre d'entre eux doivent faire de la colocation ou rester chez leurs parents. 83% des 18-34 vivent toujours au domicile parental. L’âge d’émancipation dans le pays est de 29,8 ans, c’est trois ans de plus que la moyenne européenne.
Le problème est tel qu'il en est devenu un thème de campagne, à moins de deux semaines des élections régionales et municipales. C’est pourquoi le chef du gouvernement et leader du Parti socialiste espagnol, Pedro Sánchez, a enchaîné les annonces ces dernières semaines. Il promet un plan ambitieux avec 50 000 logements supplémentaires à loyers modérés, notamment pour les jeunes. Le gouvernement veut aussi faciliter l'accès au crédit immobilier.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.