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Violences faites aux femmes : comment les affaires sont-elles gérées dans les différents partis en France ?

Révélations sur Adrien Quatennens, soupçons sur Julien Bayou… LFI et EELV se retrouvent au cœur de la polémique. De telles affaires pourraient-elles éclater dans d’autres partis ? Pas si simple…Le brief politique de Jean-Rémi Baudot.

Article rédigé par franceinfo, Jean-Rémi Baudot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le député écologiste Julien Bayou, le 17 mai 2022 à Paris.  (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / AFP)

Sur le principe, évidemment, tous les partis sont potentiellement concernés : qui peut croire que les violences sexistes et sexuelles ne touchent que la gauche ? Mais lorsqu'on gratte un peu, on comprend peut-être pourquoi il y a moins de scandales à droite. C'est peut-être caricatural, mais c’est la réalité : les partis à gauche sont les plus actifs et les plus sensibilisés sur ces questions, alors qu’à droite, ce n’est pas vraiment un sujet. Et ça, ça change tout. 

>> Violences faites aux femmes : Julien Bayou se met en retrait de la coprésidence du groupe écologiste à l'Assemblée

Ainsi, les cellules d’écoute sont loin d'être obligatoires : c’est au bon vouloir des partis. Si l'on connaît désormais les structures d’écoute de La France Insoumise et des Verts, par exemple, le Parti Socialiste possède aussi sa structure. Le PS a d’ailleurs lancé des formations pour ses cadres dès 2019. Pour l’anecdote, alors que ses partenaires de la Nupes semblent embourbés, le PS, en bon élève, contactait mardi les journalistes pour leur donner moult détails sur les actions mises en place au sein du parti. Une manière habile de se montrer irréprochable... 

Et du côté de la majorité, la question est abordée dans les statuts de Renaissance. Ainsi, dans l'article 18, on apprend la mise en place d'une cellule de prévention avec neuf membres dont cinq qui ne sont pas dans les instances nationales. De quoi limiter les pressions et conflits d’intérêt. Cette cellule peut s’autosaisir mais "n’a pas vocation à se substituer à l’autorité judiciaire". Un argument qu'on retrouve aussi chez ceux qui n’ont pas prévu d’avoir des structures d’écoute, et qui le revendiquent comme à droite. 

"Quand on a des soupçons, on le règle en direct"

Ainsi, chez Les Républicains, pas de structure particulière : "Ces cellules sont des gadgets. Quand on a des soupçons, on le règle en direct", plaide un député LR qui affirme que c’est à la justice de trancher. Quant à ’extrême-droite, on dit refuser "de jouer les procureurs". Lorsqu'on pose la question de la nécessité de ces cellules d'écoutes à un cadre RN important, sa réponse est claire : "Surtout pas !", en sautant de chaise. 

Autant dire qu'il ne se s'agit pas d'un sujet ici, et c’est peut-être aussi pour cela qu’il y a si peu d’affaires dévoilées à droite. Dans ces partis, les violences sexistes ou sexuelles ne remontent que rarement au niveau des directions : les instances n’en font pas un sujet politique, et ne traitent pas le sujet en interne. Un membre du Rassemblement national veut croire que ça "évite les instrumentalisations". 

Alors peut-on imaginer qu’il n’y a aucune affaire, aucun dérapage ? On navigue là entre le déni et l’omerta face aux traumatismes des victimes, mais cette méthode a évidemment un avantage : elle réduit mécaniquement les risques de scandales.

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