Temps de parole : le grand flou dans les cabinets ministériels
Faut-il envoyer ou non les ministres sur les plateaux télé et radio à partir de la semaine prochaine ? Leurs conseillers s'arrachent les cheveux.
Lundi 6 mai, nous serons à trois semaines des élections européennes. Les instructions sont arrivées ces jours-ci dans tous les ministères : pas de déplacement, sauf raison exceptionnelle et surtout interdiction pour les membres du gouvernement d'intervenir dans la campagne ou d'afficher leur soutien à la candidate du mouvement présidentiel. En tout cas dans le cadre de leurs fonctions officielles. "Il faut faire très attention à ne pas 'bouffer' tout le temps de parole", confie la conseillère d'un ministre, qui se demande : "S'il va en plateau défendre la politique du gouvernement, est-ce que ce sera décompté ?"
Sauf qu'Emmanuel Macron a justement demandé au gouvernement d'être très présent, pour défendre ses mesures et commencer à les mettre en oeuvre. Il y aura notamment lundi une grande réunion avec les partenaires sociaux à Matignon. Alors les ministres peuvent-ils malgré tout s'exprimer, tant qu'ils restent strictement sur leurs dossiers ? "Oui, mais cela doit rester uniquement technique", croit comprendre un autre membre de cabinet ministériel. Bref, avoue sa collègue, "tout ça n'est pas clair, on n'est pas hyper tranquilles".
La phrase du jour
Elle est passée au second plan hier, alors que les caméras et les micros étaient braqués sur le défilé du 1er-Mai à Paris... Marine Le Pen réunissait ses troupes à Metz, pour ce que le Rassemblement national appelle son "banquet patriotique". Au menu : suprême de volaille à la pistache, mais aussi et surtout discours anti-Macron et anti-Union européenne : l'"UERSS" dans la bouche de Marine Le Pen, qui la compare à une catastrophe nucléaire. "Face à ce Tchernobyl économique et social, et identitaire, notre projet constitue une révolution." Une "révolution" mais plus de sortie, puisque le Rassemblement national espère désormais transformer l'Union européenne de l'intérieur.
La note du brief
La note de la libre interprétation pour Emmanuel Macron. "Le 1er-Mai est la fête de ceux qui aiment le travail et le chérissent, selon le chef de l'Etat, parce qu'ils savent que par le travail, on construit son avenir et l'avenir du pays." Plusieurs élus de gauche lui ont rappelé sur les réseaux sociaux que le 1er-Mai était avant tout "la journée internationale des travailleurs", qui célèbre les luttes des mouvements ouvriers pour la réduction du temps de travail.
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