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Sobriété énergétique : le gouvernement se prépare à demander de nouveaux efforts

Cinq mois après la présentation de son plan de sobriété, le gouvernement estime être sur la bonne voie. Mais les acteurs du secteur le reconnaissent : le plus dur reste à faire.
Article rédigé par Jean-Rémi Baudot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Radiateur électrique. Photo d'illustration (SPEICH FREDERIC / MAXPPP)

La France a été "résiliente", selon l'expression utilisée hier par RTE, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité, qui alerte tout de même : 2022 a été l’une des pires années en termes de production électrique, en baisse de 15%. On est au plus bas depuis 30 ans avec un très mauvais bilan sur le nucléaire comme sur l’hydraulique. 

La bonne nouvelle, c’est que la consommation a aussi baissé de 10% pour les ménages, les entreprises et même les administrations. Au sommet de l’État, le sentiment général c’est qu’on a évité le pire. La question qui agite le gouvernement, c'est la pérennité de cette baisse. Cet hiver, malgré les scénarios catastrophes, notre système a tenu. La sobriété vantée depuis quelques mois répond toujours à ce double objectif : réduire la facture et soulager notre réseau.  

Mais comme le souligne un membre de la Commission de régulation de l’énergie, "il suffirait d’une vague de froid de quinze jours et de deux réacteurs en maintenance, et on serait à nouveau sous pression". Si on résume : ça tient mais ça reste fragile.  

Dans ce contexte, le gouvernement va encore demander des efforts aux Français. C’est le sens de l’histoire. Rappelons que la France a posé un objectif de baisse de la consommation d’énergie de 40% d’ici à 2050. Et là clairement, on rentre dans le dur…

"On a juste supprimé le gaspillage"

Une baisse de 10%, c’est bien mais ce sont probablement les pourcentages plus faciles. "On a juste supprimé le gaspillage", décrypte une conseillère. Dans les prochains mois, le gouvernement devrait donc revenir à la charge. Si vous avez aimé qu’on vous appelle à être raisonnable sur le chauffage cet hiver, vous allez adorer les messages pour limiter la clim l’été prochain…

Si notre réseau tient, la sobriété est-elle toujours nécessaire ? Oui, car le problème de fond n’est pas réglé. L’hiver prochain, certains réacteurs seront à nouveau en maintenance et pour l’heure, nos réserves de gaz ne sont pas totalement sécurisées. Le débat sur les éventuelles coupures risque de revenir très vite. D’autant que pour l'heure, on ne parle que du gaz ou de l’électricité. Si on veut pousser le débat un peu plus loin, si on veut réduire notre consommation d’énergie et notre impact carbone, il faudra toucher à l’essence et aux transports. Et là, politiquement, c’est autre chose.  

Même les écologistes ne font pas réellement la promotion d’une hausse des prix pour réduire l’utilisation des énergies fossiles. Alors après une réforme des retraites difficiles, peu de chance que le gouvernement s’y frotte. Quand on parle d’énergie, le spectre des "Gilets Jaunes" n’est jamais loin. 

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