Réforme des retraites : la porte du gouvernement est-elle réellement ouverte aux syndicats ?
Des organisations syndicales qui durcissent le ton, les appels à la grève reconductibles qui se multiplient... Pour autant, le gouvernement maintient sa stratégie : le texte est au Sénat, les discussions sont donc avec les sénateurs, et pas avec les syndicats. Mardi 7 mars, la mobilisation était importante, mais ce ne fut pas la "France à l'arrêt" promise. Pas de quoi inverser la tendance : "Ça n’est pas le grand soir que certains annonçaient", constate ainsi un ministre.
>> Réforme des retraites : la situation en direct
Depuis plusieurs semaines, le dialogue est rompu entre le gouvernement et les syndicats. Mardi, après les cortèges, les syndicats ont d’ailleurs dénoncé cette situation : "Le silence du Président constitue un grave problème démocratique", a dit l’une des porte-parole de l’intersyndicale, qui évoque "une situation explosive". L’intersyndicale demande à être reçue par Emmanuel Macron. L’Élysée rétorque que "la porte du gouvernement est plus qu'ouverte".
Pas de contacts récents entre l'exécutif et les syndicats
L’Élysée a diffusé la liste des événements et occasions où les syndicats ont été conviés ces derniers mois. Une liste sur six mois, mais rien depuis plusieurs semaines. Confirmation de Philippe Martinez qui affirme ne pas avoir eu de contacts récents avec l’exécutif. Une situation inhabituelle, selon le patron de la CGT. "En novembre, lors de la grève des raffineries, j’avais Borne deux fois par jour au téléphone, samedi et dimanche compris", explique le leader syndical.
Si on remonte un peu plus loin, même au plus fort de la contestation contre les retraites en 2019, les syndicats étaient reçus par Édouard Philippe. Parfois, juste quelques minutes, mais le dialogue était maintenu. "C’était franc, mais la porte était toujours ouverte", confirme un conseiller de Matignon de l’époque. D’autres encore se souviennent de contacts gouvernement/syndicats lors du conflit sur la loi El Khomri en 2016.
En réalité, certains ministres gardent le contact, mais sans vraiment parler des retraites et du texte au parlement. Stanislas Guerini, à la Fonction Publique, ou Clément Beaune, aux Transports, abordent plutôt des questions sectorielles, mais prennent au passage le pouls de leurs interlocuteurs. "L'important, c’est de ne pas perdre le fil", confie l’un d’eux. Ce fil existe donc encore dans certains cabinets, mais, pour l’heure, quoi qu’en dise l’Élysée, il semble bien rompu au sommet de l’État.
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