Reconfinement : les craintes du ministère de l'Intérieur
Très discret dans la gestion de la crise sanitaire, le ministère de l'Intérieur fait valoir ses arguments en coulisses sur les risques d’un nouveau confinement.
Chaque ministre voit de sa fenêtre ce que peut donner un nouveau confinement. Et depuis la fenêtre du ministère de l’Intérieur, le spectacle n’est pas joli à voir. La crainte ? Celle d’un effet cocotte-minute qui explose, comme aux Pays-Bas. Marlène Schiappa, ministre délégué à la Citoyenneté, constate que "les violences gratuites augmentent fortement car il n’y a plus de soupape". Les cinémas sont fermés, les activités sportives à l’arrêt… Et le couvre-feu n’arrange rien. "Quand un couple se dispute, et qu’il est plus de 18 heures, impossible de sortir marcher pour se changer les idées."
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"Les gens n’en peuvent plus", relaient plusieurs ministres. Et l’Intérieur fait le lien avec un chiffre : +60% de violences intrafamiliales en novembre, c’est-à-dire de violences faites aux femmes, d'enfants battus et de bébés secoués. Le phénomène de bandes explose aussi à en croire la place Beauvau, qui fait le lien avec ce jeune Youriy, tabassé à Paris vraisemblablement par une bande rivale.
Autre préoccupation : la montée du phénomène sectaire, plus particulièrement dans le domaine de la santé. Gourous, charlatanisme… L’Intérieur s’emploie en ce moment à en quantifier l’ampleur, pour une communication officielle sur le sujet prévue mi-février.
Vigilance d'Emmanuel Macron
Evidemment, l'Elysée ne peut qu'être vigilant à cette flambée de violences, physiques et psychologiques. Un proche d’Emmanuel Macron semblait même s'étonner ce mardi que la France soit "un des pays où il n’y a pas de manifestations pour molester les policiers" chargés de faire respecter les consignes sanitaires.
Le président, lui, fait souvent référence en privé à la métaphore de la tempête. Difficile d’appréhender les dégâts tant qu’elle gronde. Ce n’est qu’après, quand l’eau se retire et que le fleuve retrouve son lit que sur les rivages apparaissent les débris et les dégâts. Une façon de dire qu’il ne ne suffira pas de sortir de la crise sanitaire pour sortir de la crise tout court.
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